Musique des Premières Nations : territoire, amour et rire

Cap sur les peuples autochtones du Canada

Niveaux
Maternelle-12e année/Cégep

Le mode de vie traditionnel

Chacun doit faire sa part

À l'automne, les membres des Premières Nations récoltent la nourriture et les remèdes traditionnels que leur prodigue la terre, qu'ils appellent « Terre mère ». Ils cueillent des baies variées et de la menthe pour leurs qualités nutritives, et des plantes comme le tabac, les champignons, la sauge, le foin d'odeur, le pin et le cèdre pour leurs vertus médicinales. Chaque plante ou racine est destinée à un usage alimentaire ou médicinal précis. Par exemple, la belle-angélique, aussi appelée « herbe à rat musqué », croît en milieu humide et est utilisée couramment, encore de nos jours, pour soigner le rhume, la toux, une rage de dents ou un mal de gorge. En remplacement de ce qu'on prend à la Terre mère, on saupoudre un peu de tabac en offrande pour marquer sa gratitude.

Rôles des parents

Toute la famille participe à la chasse et à la cueillette : c'est une question de survie. Les hommes et les garçons adolescents chassent, trappent et pêchent, tandis que les femmes et les filles adolescentes cueillent des baies, de la menthe, du riz sauvage, des carottes sauvages et des oignons. Les hommes et les garçons parcourent de longues distances pour chasser et trapper, alors que les femmes et les filles restent plus près du camp. Les mères transportent leur nourrisson sur leur dos dans un porte-bébé doublé de mousse, et fabriquent des balançoires pour bébé en cuir tressé pour le temps des récoltes. Tous prennent part aux tâches quotidiennes et aux préparatifs pour l'hiver.

Rôles des enfants

Les garçons s'exercent d'abord à la chasse sur de petits gibiers – lièvres, écureuils, tétras des prairies – à l'aide d'arcs et de flèches et de lance-pierres. Les filles fabriquent des poupées de paille et apprennent à leur confectionner des vêtements. Elles apprennent aussi à cuisiner. Au printemps, quand les camps sont entourés d'eau, les enfants creusent des petits fossés pour faire dériver l'eau avant qu'elle n'inonde le camp. En récompense, ils reçoivent des canots miniatures à bord desquels ils déposent des galets, avant de les regarder suivre le courant dans les fossés. On ne s'ennuie jamais, car il y a toujours quelque chose à faire.

Rôles des grands-parents

En hiver, les grands-parents racontent des légendes aux enfants avant d'aller au lit. Ces légendes sont semblables aux histoires du Bonhomme Sept Heures, mais chacune d'elles comporte une leçon sur le respect d'autrui et les relations avec les autres. De telles légendes inculquent la discipline aux enfants, en leur apprenant les conséquences à subir quand on se conduit mal.

Des animaux utiles

Les membres des Premières Nations chassent l'orignal, le chevreuil, le caribou et le bison, et le wapiti à l'automne. Quand ils abattent un animal, ils remercient son esprit pour avoir sacrifié sa vie afin de les nourrir. La viande de l'animal est découpée et séchée pour être conservée telle quelle ou transformée en pemmican (un mets composé de viande séchée réduite en poudre, de baies et de gras animal). Le pemmican assure une alimentation suffisante pendant le long hiver, et peut être stocké très longtemps en cas de pénurie alimentaire. Utilisés pour la cuisson, les gras constituent une part essentielle de l'alimentation. Les peaux d'orignal tannées servent à confectionner des vêtements et divers articles – mocassins, moufles, vestes, tambours, etc. Les peaux crues sont utilisées pour les tambours et les hochets. Avant que l'usage de la toile ne se répande, on cousait des peaux crues ensemble pour fabriquer les tipis. Les peaux d'ours servent de couvertures ou de tapis. Les peaux de lièvre sont utilisées comme doublures dans les mocassins et pour emmailloter les nourrissons. La mousse est récoltée dans les fondrières et séchée pour servir de doublure dans les porte-bébés, afin de prévenir les irritations cutanées. Aucune partie d'un animal n'est gaspillée; tout doit servir. Par exemple, les bois des cervidés sont convertis en râteliers d'armes ou en crochets pour suspendre des vestes, des marmites, des récipients divers, etc. Les os servent à fabriquer des outils comme des racloirs et des couteaux.

Quand un jeune garçon parvient à abattre son premier orignal, on fait un grand festin pour célébrer cet exploit, parce que c'est l'assurance de disposer de nourriture pour l'hiver, de vêtements chauds et de précieux outils.

Jeux traditionnels

On invente des jeux traditionnels pour se divertir et se détendre après avoir accompli ses tâches. Tous y participent : les adultes, les enfants, même les visiteurs de passage.