Cette gigantesque murale haute de quatre étages, la plus grande œuvre de la carrière de William Ronald (1926-1998), a été commandée par le CNA pour le Foyer du Studio. Son motif abstrait éclaté et ses couleurs vives évoquent le caractère expérimental des productions présentées dans la plus polyvalente des salles du CNA. Ayant vécu et travaillé à New York, William Ronald fut grandement influencé par la culture américaine. La murale est un hommage à Robert F. Kennedy, assassiné durant la campagne présidentielle américaine peu de temps avant que l’artiste n’accepte la commande. L’œuvre a été créée et installée avec l’aide de Rob Kirkpatrick, dont les initiales apparaissent dans le coin inférieur gauche, aux côtés de celle de son créateur.
Né à Stratford, en Ontario, William Ronald a grandi à Brampton. À 20 ans, il déménage à Toronto pour étudier la peinture à l’École d’art de l’Ontario. Sa première exposition solo a lieu en 1954 à la Hart House de l’Université de Toronto. En 1957, il remporte un prix à la deuxième Biennale de l’art canadien à la Galerie nationale du Canada (aujourd’hui le Musée des beaux-arts du Canada), à Ottawa. De 1957 à 1963, il vit et travaille à New York, où une série de six expositions à la prestigieuse galerie Kootz lui vaut une attention internationale. William Ronald fut l’un des membres fondateurs du Groupe des onze, un important mouvement d’art moderne canadien abstrait des années 1950. À son retour au Canada, il aménage un studio à Toronto et amorce une belle carrière en radiodiffusion sur les ondes de la CBC et de CityTV. En 1977, il a l’idée de peindre des portraits abstraits de premiers ministres du Canada. L’œuvre la plus réussie de cette collection représente le premier ministre de l’époque, Pierre Elliot Trudeau. L’esprit audacieux et fougueux de l’artiste s’est manifesté dans ses œuvres jusqu’à sa mort, à l’âge de 71 ans.
Son frère, John Meredith, était également un artiste. Certaines de ses œuvres se trouvent au quatrième étage du CNA. Les deux frères portaient le nom de famille Smith, mais ils n’utilisaient que leurs premier et deuxième prénoms dans le cadre de leur travail.