https://nac-cna.ca/fr/artsalive/resource/nitohta-listen-to-earthsounds
Écouter et créer : un guide des enseignants
La terre parle fort; elle a beaucoup à dire, et il faut prendre le temps de l’écouter. Elle chante les mélodies du vent, de l’eau, des arbres, de tous les êtres vivants. Elle vibre et bouge en rythme; elle bat et palpite. Tous les êtres qui volent et marchent, à quatre pattes ou sur deux pieds sont des compositeurs naturels qui créent, remuent et dansent, jouent et chantent sur la terre. La nature compose magnifiquement, et pour participer à cette création, il faut écouter attentivement : nitohta.
Ce petit livre a été conçu selon une philosophie autochtone. Il a pour but d’inspirer les élèves et de les encourager à créer ainsi qu’à forger des liens avec leur environnement grâce à la musique.
Nitohta est un mot cri qui signifie « écouter ». Il se prononce « ni-tô-ta ».
Sherryl Sewepagaham est d’ascendance crie-dénée, et est issue de la Nation des Cris de Little Red River, du nord de l’Alberta. Après un baccalauréat en Éducation à l’Université d’Alberta, elle a obtenu un certificat Orff de niveau III. Enseignante-conseillère à Edmonton (Alberta) depuis 14 ans, elle enseigne la musique au primaire. Sherryl est membre depuis 19 ans du trio Asani, candidat à un prix Juno en 2006. Elle partage avec ses élèves sa passion des chants traditionnels rythmés par le tambour, qu’elle intègre dans les programmes d’éducation autochtone de sa création. Elle vit actuellement à Vancouver, en Colombie-Britannique, avec son fils de 13 ans et son chien. Elle achève le dernier stage du baccalauréat en musicothérapie et compte enrichir sa pratique du volet thérapeutique de la musique tout en poursuivant divers projets éducatifs. Elle dirige des ateliers de pédagogie en tant qu’artiste en résidence dans des écoles de Colombie-Britannique et d’Alberta, en plus de créer continuellement de nouveaux programmes et de composer des chants qu’elle partage avec ses collègues et ses élèves.
Installée en Alberta depuis 20 ans, Nicole Schutz y vit maintenant avec son mari et son fils de 10 ans. Elle est conseillère en musique depuis 15 ans dans le réseau scolaire public d’Edmonton et a dirigé plusieurs chorales d’enfants ainsi que des ensembles instrumentaux Orff. Titulaire d’un baccalauréat ès arts et d’un baccalauréat post-diplôme en éducation de l’Université Concordia à Edmonton, Nicole est inscrite à la maîtrise en éducation à l’Université de l’Alberta. Elle a également un certificat Orff de niveau III (Carl Orff Canada) et un certificat en pédagogie de la musique de monde (Smithsonian Institute). Elle prononce des conférences sur la musique du monde et la musique autochtone dans son district scolaire et dans sa ville. Nicole est métisse; elle est née et a grandi à Prince Albert, en Saskatchewan. Dès avant la rébellion métisse de 1885, sa famille vivait à Batoche, où elle est restée pendant les événements et longtemps après. Elle explore son patrimoine métis par la pratique du violon et du perlage floral.
Le numérique a modifié notre façon d’interagir, d’agir, de jouer et de participer au monde qui nous entoure. Prenons le temps de nous « débrancher », au profit de liens nouveaux avec la nature, avec les autres et avec la terre qui porte nos pas. Au fil de cette leçon sur le mouvement créatif, les élèves vont explorer et reconnaître les sensations (positives et négatives) que procure une connexion avec le monde numérique et constateront à quel point il est gratifiant de se connecter à la nature.
Concepts : Mouvement créatif, identification et comparaison de sons (numériques et naturels), expression.
Objectifs : Créer une « phrase cinétique », seuls puis en binôme, afin d’apprendre à reconnaître la différence entre les sons de la musique numérique et les sons naturels.
Classes visées : de la 2e à la 6e année.
Définition du mot « tableau » pour les besoins de cette activité : Groupe de mannequins ou de personnages immobiles représentant une scène d’un récit. Dans le cadre de cette leçon, les élèves seront les personnages d’un tableau.
Tableau blanc ou papier graphique
Chanson pour la section « branchée » de l’activité : Sila, de A Tribe Called Red Featuring Tanya Tagaq, tiré de l’album We are Halluci Nation.
Chanson pour la section « débranchée » de l’activité : Midnight at Clear Water, de Jason Chamakese et Robert Gladue
Étape 1. À partir des réponses fournies ci-dessus, les élèves observent la manière dont les personnages des jeux vidéo se déplacent. Faites un remue-méninges à ce sujet et écrivez sur un tableau blanc, sur du papier graphique, etc., les mots d’action suggérés (p. ex. courir, ramper, grimper, bondir, sauter, voler, etc.).
Étape 2. Invitez les élèves à trouver dans le local un espace personnel qui sera leur « base », assez loin des autres pour qu’ils ne puissent pas se toucher.
Étape 3. Choisissez un signal de départ et d’arrêt. Ce peut être le son d’un instrument ou simplement les mots « Allez-y! » et « Arrêtez! ». Les mêmes signaux serviront pendant toute l’action. Invitez les élèves à être attentifs aux signaux.
Étape 4. Demandez aux élèves d’imaginer qu’ils ont été aspirés dans un jeu vidéo.
Étape 5. Invitez-les à explorer certains des mots d’action obtenus lors du remue-méninges. Quand ils auront expérimenté quatre des mouvements, donnez le signal d’arrêt. Les élèves doivent alors revenir à leur base.
Étape 6. Puisque les élèves connaissent le monde numérique, posez-leur les questions suivantes. Dans un jeu vidéo, les personnages se déplacent-ils comme nous ou différemment (p. ex., de façon robotique)? Comment pouvez-vous changer votre façon de bouger pour ressembler aux personnages d’un jeu vidéo? Demandez à un brave volontaire de donner un exemple de mouvements robotiques. Quand les élèves sont prêts, donnez le signal du départ pour qu’ils reprennent les mouvements de la première partie, mais à la manière d’un robot. Quand ils auront expérimenté les quatre mouvements, donnez le signal d’arrêt pour qu’ils retournent à leur base.
Étape 7. Invitez les élèves à relier leurs quatre mouvements en une « phrase cinétique », en enchaînant par exemple la course, la reptation, les bonds et le vol. Encouragez les élèves à répéter leur phrase cinétique à plusieurs reprises, puis invitez-les à regagner leur base.
Étape 8. Quand tout le monde est prêt, ajoutez aux mouvements la musique de “Sila”, de l’album A Tribe Called Red Featuring Tanya Tagaq. Demandez aux élèves de s’exercer trois fois sur la musique. Ensuite, au lieu de retourner à leur base, ils forment une figure intéressante à l’endroit même où ils terminent leurs mouvements. Ils se « figent » et restent immobiles jusqu’à ce que tous les groupes aient terminé et qu’il soit temps de mettre fin au mouvement du groupe entier.
Étape 9. Quand les élèves sont à l’aise avec leur phrase, invitez chacun à se trouver une ou un partenaire. Déterminez qui est le partenaire #1 et qui est le partenaire #2.
Étape 10. Tous les partenaires #1 créent une figure intéressante avec leur corps, qui devient un obstacle vivant sur le parcours en tableaux que doivent faire tous les partenaires #2 en respectant leur phrase cinétique. Invitez les partenaires #2 à passer sous, par-dessus, à travers ou à côté des formes créées. Les partenaires #2 répètent leur phrase cinétique trois fois. Chacun va ensuite rejoindre son partenaire #1, crée une figure à son tour et change de place avec le partenaire #1. C’est au tour des partenaires #1 de faire le parcours en passant par-dessus, sous, à travers ou à côté des obstacles, en répétant trois fois leur phrase cinétique. Quand ils ont terminé le parcours, ils se figent à l’endroit précis où ils se trouvent en créant une figure intéressante.
Étape 1. Pour donner le ton à la discussion, choisissez une chanson de Jason Chamakese et Robert Gladue.
Étape 2. Discutez des activités que les élèves peuvent faire dans la nature (randonnée, natation, canotage, pêche, etc.). Qu’est-ce qu’ils peuvent voir, entendre ou sentir? Avec qui passent-ils du temps dans la nature? Y vont-ils seuls? Avec des amis? Avec leur famille?
Étape 3. Demandez aux élèves si la musique qu’ils entendent les aide à imaginer un endroit dans la nature. Par un remue-méninges, faites-leur trouver des mots d’action comme grimper, nager, flotter, ramper, se balancer, voler, etc., c’est-à-dire des actions qu’ils peuvent faire ou observer dans la nature.
Étape 4. Invitez les élèves à trouver dans le local un espace personnel qui sera leur « base », assez loin des autres pour qu’ils ne puissent pas se toucher.
Étape 5. Choisissez un signal de départ et d’arrêt. Ce peut être le son d’un instrument ou simplement les mots « Allez-y! » et « Arrêtez! », qui serviront pendant tout le mouvement. Dites aux élèves d’être attentifs aux signaux.
Étape 6. Invitez les élèves à explorer certains des mots obtenus lors du remue-méninges. Donnez le signal de départ et prononcez certains de ces mots, que les élèves doivent alors explorer. Quand ils auront expérimenté quatre mouvements, donnez le signal d’arrêt. Les élèves reviennent alors à leur base.
Étape 7. Demandez aux élèves de relier les quatre mouvements en une phrase cinétique. Pendant ce temps, faites jouer la chanson Midnight at Clearwater, de Jason Chamakese.
Étape 8. Cette fois, au lieu de regagner leur base, les élèves forment une figure intéressante à l’endroit même où ils ont terminé leur mouvement. Ils se figent ou restent immobiles jusqu’à ce que tous leurs camarades aient terminé et qu’il soit temps de mettre fin aux mouvements du groupe.
Étape 9. Quand les élèves sont à l’aise avec leur séquence, chacun trouve une ou un partenaire. Déterminez qui est le partenaire #1 et qui est le partenaire #2. Les partenaires #2 copient (imitent) les mouvements des partenaires #1. Les partenaires #1 exécutent leur phrase cinétique trois fois. Quand ils ont terminé, ils miment à leur tour la phrase cinétique des partenaires #2, trois fois. Quand ils ont fini, ils se figent de façon à créer une forme connectée.
Commencez par le mouvement « branché », avec partenaire. Seuls les partenaires #2 exécutent les mouvements. Les partenaires #1 gardent la pose dans laquelle ils se sont immobilisés. Tous les élèves restent immobiles dans leur tableau jusqu’à ce que le dernier des partenaires #2 s’immobilise.
Invitez les élèves à choisir un mouvement lié à l’eau (nager, canoter, flotter, etc.) puis à se diriger vers leur partenaire pendant que joue la chanson Midnight in Clearwater. Cette transition doit se dérouler rapidement, avant que la flûte ne se fasse entendre. Ensemble, les partenaires forment une figure intéressante.
Dès que la flûte se fait entendre dans Midnight in Clearwater, le mouvement de l’activité « débranchée », c’est-à-dire l’activité de mimétisme, doit commencer aussi. Quand chaque partenaire a exécuté trois fois sa phrase cinétique, tous les élèves se figent dans une forme connectée.
Divisez la classe en deux groupes.
Demandez à chaque membre de chaque groupe de trouver un partenaire.
Les élèves de chaque groupe n’exécutent qu’un mouvement : le mouvement « branché » ou le mouvement « débranché ».
Comment est-ce que les deux idées de mouvement ont-elles été ressenties différemment?
Comment pouvez-vous vous « débrancher » un peu plus souvent?
Qu’est-ce que tu aimes quand tu es « branché »? Qu’est-ce que tu n’aimes pas?
Si une peinture pouvait produire un son, quel serait ce son? Un chant? Des mots? De la musique? Les élèves interprètent en musique ce qu’ils voient dans l’oeuvre de l’artiste autochtone Alex Janvier.
À l’instar des danseurs qui communiquent avec leur corps et des musiciens qui communiquent avec leur musique, les artistes utilisent leur art pour communiquer et exprimer leurs idées et leurs émotions, sans mots. Le spectateur réagit et interprète une oeuvre en imaginant ce que l’artiste a voulu dire. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse : l’interprétation de chacun est unique, puisqu’elle dépend de ce que chacun voit et ressent.
Habiletés et concepts : Expression, mouvement, création de sons expérimentaux, essai d’instruments musicaux.
Objectif : Faire une interprétation musicale de tableaux peints par Alex Janvier avec la voix, des instruments de musique et des mouvements.
Classes visées : de la 4e à la 6e année.
Peintures d’Alex Janvier : Beautiful Culture and Earth Movement
Instruments : instruments à hauteur déterminée ou non (si possible)
Projecteur
Quatre copies de l’oeuvre Earth Movement d’Alex Janvier (imprimées en couleur sur carton et plastifiées). À l’arrière de chaque copie, tracer une flèche pointant vers l’extérieur, mais dans une
direction différente.
Renseignements sur les quatre directions (à communiquer aux élèves) : Le cercle des quatre directions est un important symbole pour les Premières Nations. Chargé de sens, il représente à la fois les quatre saisons (printemps, été, automne et hiver), les quatre éléments (terre, feu, eau et air), les cycles de la vie (naissance, adolescence, âge adulte, vieillesse) et les quatre directions (nord, est, sud et ouest).
Pour en savoir plus sur les quatre directions, voir la page Four Directions Teachings.
Alex Janvier est né en 1935 et est d’ascendance dénésulinée et ojibwée. À l’âge de 8 ans, il a été arraché à sa famille et envoyé au pensionnat indien de Blue Quills, près de St. Paul, en Alberta. Janvier assure avoir toujours eu l’instinct de créer, mais c’est au pensionnat qu’on lui a fourni ce qu’il fallait pour exécuter ses premiers tableaux. À la différence de nombreux artistes autochtones de son époque, il a suivi de véritables cours d’art, au Alberta College of Art,de Calgary, où il a obtenu son grade avec distinction en 1960. Dès après, il a saisi l’occasion qui lui était donnée d’enseigner l’art à l’Université de l’Alberta.
Alex Janvier dit avoir été influencé par Wassily Kandinsky (peintre russe) et Paul Klee (artiste suisse), mais son style est unique. Un grand nombre de ses oeuvres les plus abouties allient avec éloquence l’abstraction et le figuratif dans une palette vive, souvent empreinte de symbolisme. Issu d’une histoire faite d’oppression et de luttes sans fin pour l’affirmation culturelle, il peint tant les difficultés que les petits bonheurs de sa vie. Il attribue fièrement une part de son esthétique aux broderies perlées et aux paniers en écorce de bouleau exécutés par sa mère et d’autres parentes.
En 2016, Alex Janvier a été invité à interpréter l’une de ses peintures sous forme d’installation mosaïquée, destinée au sol de l’entrée du Roger’s Place, le nouvel aréna des Oilers d’Edmonton. L’oeuvre s’intitule Tsa tsa ke k’e, ce qui signifie « le lieu des pieds de fer ».
Source: www.alexjanvier.com [en anglais]
Outre le site officiel du peintre, voici quelques articles intéressants sur Alex Janvier [en anglais] :
Étape 1. Demandez aux élèves s’ils ont déjà imaginé : Ce que dirait une peinture si elle pouvait parler? À quoi ressemblerait la musique d’une peinture qui pourrait composer?
Étape 2. À l’aide du projecteur, montrez l’oeuvre intitulée Beautiful Culture. Racontez aux élèves la vie d’Alex Janvier (résumée ci-dessus) et dites-leur comment s’intitule le tableau.
Posez les questions suivantes : Que voyez-vous dans cette peinture? (Acceptez plusieurs réponses.) Quelles couleurs voyez-vous? Quel sentiment le tableau vous inspire-t-il (joie, tristesse, etc.)?
Étape 3. Par leurs réponses, les élèves ajoutent des sons aux couleurs du tableau! Invitez les élèves à choisir l’une des couleurs du tableau et demandez-leur comment ils se sentent à la vue de cette couleur. Les élèves répondront par exemple : heureux, triste, ému, joyeux, fâché, etc.
Étape 4. Déterminez qui sera le meneur de jeu : vous ou un élève? Quand le meneur de jeu pointe une couleur sur la toile, la personne qui a choisi cette couleur dit le mot ou l’expression correspondant au sentiment évoqué ci-dessus. Essayez de faire l’exercice trois fois de manière différente ou avec des meneurs de jeu différents.
Étape 5. Demandez aux élèves de choisir un son différent du mot qui exprimait leur sentiment. Quel son une couleur donnée produirait-elle dans la peinture? (P. ex., tristesse = soupir; joie = un « ha! » aigu; colère = un hmm grave; ou tout ce qui viendra à l’esprit des élèves.)
Étape 1. Divisez les élèves en quatre groupes. Distribuez les quatre exemplaires de la toile intitulée Earth Movement d’Alex Janvier et annoncez le titre aux élèves.
Étape 2. Discutez : Les Autochtones entretiennent des liens étroits avec la nature et croient que tout est relié : la terre sous nos pieds et l’air que nous respirons; les plantes, les arbres, les animaux et tout ce qu’on trouve dans la nature sont liés entre eux et avec nous. De quelle manière la peinture montre-t-elle ces liens? Quelles couleurs voyez-vous dans ce tableau qui représente la nature?
Étape 3. Invitez les élèves à regarder l’envers de la reproduction et à observer la flèche, qui occupe un quadrant différent pour chaque groupe. Expliquez que la flèche indique une direction différente dans chaque cas. Discutez brièvement de l’importance des quatre directions. Demandez aux élèves d’orienter la flèche vers le haut. Ce sera le point de départ de la rotation pour chacun des quatre groupes.
Étape 4. Chaque groupe interprète le tableau en exécutant une tâche particulière. Choisissez parmi ces cinq activités :
Étape 1. Invitez les élèves à présenter leur interprétation les uns aux autres. Suggestion :
Étape 2. Demandez aux élèves de faire pivoter leur reproduction de 45 degrés (c’est-à-dire un quart de tour ou un tour de la roue médicinale), de sorte que la flèche pointe dans une direction différente. Les élèves exécutent leur pièce musicale une nouvelle fois, en commençant cette fois encore au « sommet » du tableau (le sommet étant maintenant différent).
Étape 3. La pièce sonne-t-elle différemment? Invitez-les à faire pivoter le tableau de 45 degrés deux fois encore en leur demandant chaque fois de reprendre la pièce musicale depuis le nouveau « sommet ». Comment l’exécution des sons change-t-elle selon le nouvel emplacement occupé par les traits et les couleurs à chaque rotation du tableau?
Au lieu de diviser le groupe en quatre, choisir quatre activités, que l’ensemble de la classe exécutera en même temps.
Les Autochtones chantent volontiers ensemble : c’est un moyen d’unifier la famille et la collectivité, et de ne pas oublier les chants traditionnels et leurs caractéristiques. La musique, la danse, les relations sociales et les fêtes sont des éléments importants des célébrations et des cérémonies. Les instruments créent des vibrations et une énergie qui vont souvent de pair. Quand un chant est assorti d’une signification profonde, les mots ne sont même pas nécessaires. La musique autochtone se caractérise d’ailleurs à la fois par des chants sans paroles et des psalmodies. En revanche, les chansons partenaires appartiennent plutôt à la tradition occidentale et sont rares dans la tradition autochtone. Heureusement, nous vivons dans une société propice à l’évolution des traditions, par exemple le mariage d’une chanson française à un chant traditionnel rythmé par le tambour, de sorte que des gens de cultures différentes peuvent unir leur voix pour chanter ensemble.
C’est par la tradition orale que les chants traditionnels s’enseignaient jadis. Les chants n’étaient pas écrits ni enregistrés. Pour les apprendre, il fallait écouter attentivement et observer les répétitions de mots et de rythme. Encore aujourd’hui, les chants psalmodiés sont enseignés de cette façon.
Habiletés et concepts : Chant, rythme, chansons partenaires, pratique d’un instrument.
Objectif : Chanter des chansons partenaires de genres différents et apprendre une psalmodie typique des Premières Nations.
Classes visées : de la 4e année primaire à la fin du secondaire.
Instruments à percussion : tambours à main, hochets, bâtons.
Enregistrement audio de Nikamona pimatsi makanwa
Partition de Nikamona pimatsi makanwa comme document de référence pour les enseignants
Étape 1. Présentez ou reprenez la chanson Vive la musique! du programme du même nom, offert par le Centre national des Arts. Cette chanson bilingue a été écrite expressément pour le programme Vive la musique par Sherryl Sewepagaham, musicienne et enseignante de l’Alberta.
Version française/cri: Vive la musique!
Version anglaise/cri: Music Alive
Étape 2. Quand les élèves sont très à l’aise et sont capables de chanter la chanson sans aide, présentez-leur la chanson Nikamona pimatsi makanwa.
Invitez les élèves à écouter la psalmodie et à repérer les sons qui se répètent, comme « wey ah, wey ah ha », « hey yo, hey yo » et « wey ah ha, wey ah ha », qui sont partout. Incitez les élèves à écouter avec les oreilles et non avec les yeux.
Au moment de présenter la langue crie, écrivez les syllabes au tableau sous la forme « ni-ga-mo-na pi-mat-si ma-gan-wa », en indiquant quelles syllabes sont accentuées afin d’aider les élèves à travailler ensemble la prononciation. L’apprentissage d’une langue exige toujours de la pratique.
Étape 3. Quand les élèves auront appris les deux chansons partenaires, divisez la classe en deux groupes. Faites-leur d’abord chanter la chanson Vive la musique! en entier, puis Nikamona pimatsi makanwa. Ensuite, faites-leur chanter les deux chansons simultanément. Aidez-les au besoin.
Discutez : Est-ce difficile d’apprendre une chanson par la tradition orale? Pourquoi? Qu’est-ce que vous avez appris d’autre, de cette manière? Pensez-vous être capables de vous rappeler une chanson apprise en écoutant, et non en lisant?
Pour les Premières Nations, chanter en choeur est une excellente façon d’entretenir les liens au sein de la famille et de la collectivité. Chanter, faire de la musique, danser, bavarder et faire la fête sont autant d’activités communes aux célébrations et aux cérémonies. Le rythme et le battement de la mesure importent aussi : ils représentent le battement du coeur de la terre et la vibration que nous ressentons en y réagissant. Enfin, apprendre une langue est un bon moyen de se renseigner sur des cultures diverses (et même sur sa propre culture), mais aussi d’habituer notre oreille à la beauté et à la richesse du multiculturalisme canadien.
Nota : Autre projet ou prolongement de l’activité Nikamona pimatsi makanwa.
Habiletés et concepts: Rythme, ostinato, apprentissage d’une langue.
Objectifs : Les élèves apprendront un motif répété (ostinato) dans trois langues autochtones; ils prendront conscience de l’existence d’autres dialectes des Premières Nations du Canada.
Classes visées : de la 4e année du primaire à la fin du secondaire.
Il peut être très difficile de traduire des mots français dans une langue autochtone et vice-versa, parce que les mots ne recouvrent pas tous la même idée.
Pour l’exemple qui suit, des personnes parlant la langue crie, la langue dénée et la langue pied-noir ont été invitées à traduire les mots français « vive la musique! ». Les trois traductions sont très différentes. Dans certaines langues, le mot « musique » n’existe pas; on parle plutôt de « chanson ».
Remarque : Dans la mesure du possible, demandez l’aide de locuteurs des langues autochtones de votre région qui aideront les élèves à maîtriser la prononciation ou fourniront d’autres traductions, puisqu’il y a d’autres moyens de traduire le concept « vive la musique! ».
Cri : Les mots nikamona pimatsi makanwa (qui signifient « les chansons vivent ») se prononcent « ni-ga-mo-na pi-mat-si ma-gan-wa », le k étant adouci.
Déné : Les mots shen-ha daghida (qui signifient « nous vivons pour la musique ») se prononcent shen-ha-da-hi-da, le h étant prononcé à l’anglaise, avec un petit coup de glotte.
Pied-Noir : Les mots aakomaanistapohtopa ninihkssistsi (qui signifient « gardez-les en vie les chansons ») se prononcent â-couma nis-ta poh toûf nînts ksîs-tchi (avec un coup de glotte à la fin de la syllabe « poh »).
Instruments à percussion : tambours à main, hochets et bâtons.
Guide de prononciation dans les langues crie, dénée et pied-noir.
Supports audio : fichiers « Cree, Dene, and Blackfoot pronunciations » et « Songs are Alive – Speech Patterns »
Étape 1. Présentez ou reprenez la chanson Vive la musique! du programme du même nom :
Étape 2. Présentez les formes linguistiques correspondant à l’expression « les chansons vivent » dans les trois langues autochtones utilisées ci-dessus. Pour ce faire, écrivez les mots cris, dénés et pieds-noirs au tableau, sous la forme « ni-ga-mo-na pi-mat-si ma-gan-wa », afin d’aider les élèves à travailler ensemble la prononciation, en indiquant quelles syllabes sont accentuées. L’apprentissage d’une langue exige beaucoup de pratique et de concentration. Il ne faut surtout pas abandonner!
Étape 3. Divisez les élèves en trois groupes : un pour la langue crie, un pour la langue dénée et l’autre pour la langue pied-noir. Une fois les formes linguistiques apprises dans chacune des langues, essayez les motifs suivants :
A = la musique vit
B = les chansons vivent
A = la musique vit
ou
A = les chansons vivent
B = la musique vit
A = les chansons vivent
Quelles différences avez-vous observées entre ces trois langues?
Quelle langue avez-vous eu le plus de mal à apprendre?
Quelles autres langues parlez-vous?
Le mitchif est une langue autochtone parlée par les Métis du Canada. C’est en fait un mélange de plusieurs langues, comme le français, le cri et l’ojibwé, créé dans les années 1700, quand les Canadiens-Français qui pratiquaient la traite des fourrures ont épousé des femmes des Premières Nations. Leurs enfants et petits-enfants parlaient ce mélange linguistique.
Le mitchif est un élément important de la culture métisse, mais il a failli mourir quand le français et l’anglais sont devenus les principales langues parlées au Canada. De nos jours, toutefois, environ 1000 Métis le parlent encore et l’enseignent aux enfants, pour le préserver. Des locuteurs métis racontent des histoires et chantent en mitchif, pour que les enfants métis apprennent la langue de leurs ancêtres.
Matériel : Papier pour affiches, crayons de couleur, fiches
Sites Web sur les Métis et le mitchif [en anglais]
Étape 1. Posez aux élèves les questions suivantes : Est-ce quelqu’un parmi vous parle une deuxième langue? Qui vous a appris cette langue? Connaissez-vous des histoires ou des chansons dans cette langue?
Étape 2. Parlez de la langue mitchif des Métis.
Étape 3. Faites entendre aux élèves la chanson My Girl is an Irish Girl et demandez-leur de lever la main quand ils entendent les premiers mots mitchifs de cette chanson bilingue. Demandez aux élèves s’ils ont entendu des mots qui sonnent comme des mots cris ou français?
Étape 4. Faites rejouer l’enregistrement et invitez les élèves à suivre en lisant les paroles.
Étape 5. Enseignez aux élèves une formule de salutation simple, qu’ils peuvent se dire les uns les autres (consultez le dictionnaire mitchif en ligne pour connaître la prononciation, sous l’onglet « View Michif Phrases ».
Écrivez les phrases en mitchif sur des bandes de papier ou du papier graphique et faites-les répéter régulièrement aux élèves. Consultez le site Web pour ajouter progressivement des phrases et des expressions afin d’aider les élèves à apprendre et à pratiquer.
Étape 1. Demandez aux élèves de penser à une activité, à des vacances ou à un voyage récents. Invitez-les à imaginer une photo agrandie, qui les représente dans leur milieu, avec d’autres personnes, par exemple des parents ou des amis.
Étape 2. Dès qu’ils ont choisi, distribuez le papier et les crayons de couleur pour qu’ils puissent illustrer leur souvenir. S’ils n’ont pas voyagé ou n’ont pas participé à une activité particulière récemment, ils peuvent imaginer un endroit où ils aimeraient aller. Encouragez-les à faire un dessin détaillé et à représenter beaucoup d’objets identifiables en leur précisant qu’ils échangeront ensuite leur dessin avec un ou une partenaire et qu’ils devront alors décrire les objets en mitchif et non pas en français. Par exemple li salay au lieu de « le soleil », ma noohkoom, au lieu de « ma grand-mère » et aen natomoobil plutôt que « une auto ».
Étape 3. Chaque élève choisit au plus 10 mots liés à son dessin et prend un peu de temps pour trouver l’équivalent mitchif et sa prononciation dans le dictionnaire en ligne. L’élève écrit les mots sur une fiche. Soulignez que certains mots ont plusieurs équivalents en mitchif. Le cas échéant, les élèves peuvent choisir celui qu’ils préfèrent.
Étape 4. Quand les deux partenaires sont prêts, ils racontent tour à tour leur histoire en utilisant les mots mitchifs et en s’aidant de leurs fiches (par exemple : « Je suis allée visiter ma noohkoom [ma grandmère] avec moon nipaapaa [mon père]. »).
Étape 5. Quand les deux partenaires ont raconté leur histoire, revoyez quelques mots de mitchif avec l’ensemble de la classe. Posez les questions suivantes : Est-ce que vous et votre partenaire avez utilisé des mots identiques? Certains mots étaient-ils plus difficiles que d’autres à prononcer? Y a-t-il des mots que vous n’avez pas trouvés dans le dictionnaire? Y a-t-il des lettres muettes dans les mots mitchifs? Pourquoi est-il important, pour les parents métis, d’enseigner le mitchif à leurs enfants?
Le mitchif est une langue autochtone parlée par les Métis du Canada. C’est en fait un mélange de plusieurs langues, comme le français, le cri et l’ojibwé, créé dans les années 1700, quand les Canadiens-Français qui pratiquaient la traite des fourrures ont épousé des femmes des Premières Nations. Leurs enfants et petits-enfants parlaient ce mélange linguistique.
Le mitchif est un élément important de la culture métisse, mais il a failli mourir quand le français et l’anglais sont devenus les principales langues parlées au Canada. De nos jours, toutefois, environ 1000 Métis le parlent encore et l’enseignent aux enfants, pour le préserver. Des locuteurs métis racontent des histoires et chantent en mitchif, pour que les enfants métis apprennent la langue de leurs ancêtres.
Habiletés et concepts : Chanter, écouter, apprendre une langue, bouger.
Objectifs : Écouter un enregistrement pour apprendre à reconnaître la langue mitchif. Apprendre quelques formules de salutation simples et la façon de compter jusqu’à dix dans cette langue. Chanter des chansons connues en remplaçant les mots français par les mots mitchifs.
Classes visées : de la maternelle à la 3e année du primaire.
Matériel
Illustrations d’animaux : chat, chien, vache, canard, cheval, cochon, poulet. Écrire à l’arrière les noms mitchifs.
Illustrations de parties du corps : tête, épaules, genoux, orteils, yeux, oreilles, bouche, nez. Écrire à l’arrière les noms mitchifs.
Guide de substitution des mots d’une chanson en mitchif
Liens audio vers:
Sites Web sur la langue mitchif [en anglais]
Étape 1. Posez les questions suivantes : Est-ce quelqu’un parmi vous parle une deuxième langue? Qui vous a appris cette langue? Connaissez-vous des mots ou des chansons dans cette langue?
Étape 2. Parlez de la langue mitchif, la langue des Métis.
Étape 3. Faites entendre la chanson My Girl is an Irish Girl. Demandez aux élèves de lever la main quand ils entendront les premiers mots mitchifs de cette chanson bilingue. Demandez aux élèves s’ils ont entendu des mots qui sonnent comme des mots cris ou français.
Étape 4. Enseignez aux élèves une formule de salutation simple, qu’ils peuvent se dire les uns les autres (consultez le dictionnaire mitchif en ligne pour connaître la prononciation, sous l’onglet « View Michif Phrases ».
Étape 5. Écrivez les phrases en mitchif sur des bandes de papier ou du papier graphique et faites-les répéter. régulièrement. Consultez le site Web pour ajouter progressivement des phrases et des expressions afin d’aider les élèves à apprendre et à pratiquer.
Étape 1. Reprenez la chanson Dans la ferme de Mathurin.
Étape 2. Montrez des illustrations d’animaux qu’on trouve dans une ferme et prononcez le nom mitchif de chacun.
Étape 3. Choisissez parmi les élèves des volontaires qui montreront les illustrations à leurs camarades et vous aideront à enseigner la prononciation de chaque mot avant chaque reprise dans la chanson.
Étape 4. Une fois les mots appris, faites chanter la classe en remplaçant les mots français par les mots mitchifs.
Étape 1. Reprenez la chanson Tête, épaules et genoux pieds tout en faisant les gestes.
Étape 2. Fixez au tableau les illustrations des parties du corps, selon l’ordre de présentation de la chanson. Écrivez sous chacune le mot mitchif correspondant. Pointez le dessin en prononçant les nouveaux mots.
Étape 3. Quand les élèves auront appris tous les mots mitchifs, chantez avec eux Tête, épaules et genoux pieds avec les nouveaux mots, en faisant les gestes.
Étape 1. Reprenez la comptine Un deux trois, nous irons au bois.
Étape 2. Sur le tableau, à la suite de chaque chiffre, écrivez le mot mitchif correspondant.
Étape 3. Comptez de 1 à 10 en invitant les élèves à répéter le chiffre après vous et à le représenter avec leurs doigts.
Étape 4. Quand les élèves sont à l’aise, chantez avec eux Un deux trois, nous irons au bois en utilisant les chiffres mitchifs.
Discutez : Pourquoi est-il important pour les parents métis d’enseigner la langue métisse à leurs enfants? Est-ce que quelqu’un parmi vous connaît le nom des animaux dans une autre langue? Est-ce que quelqu’un parmi vous connaît le nom des parties du corps de la chanson dans une autre langue? Pouvez-vous compter jusqu’à 10 dans une autre langue?
Qu’est-ce que la musique? C’est une question très ouverte, parce que la musique peut être une foule de choses différentes pour des personnes différentes. Pour certains, la musique c’est la culture, une expérience, une émotion; elle est significative, expressive. Cependant, même si tous ne s’entendent pas sur une même définition, tous sont d’accord pour dire que la musique peut inspirer, toucher, émouvoir et rassembler.
De quoi avons-nous besoin pour faire de la musique? (Exemples : instruments, musiciens, chanteurs, rythme, mélodie, formes, harmonie, sons numériques, etc.)
Sans instruments, la musique est-elle encore de la musique? Peut-on être compositeur si on ne sait pas jouer d’un instrument ou si on ne sait pas écrire la musique? Peut-on créer et jouer de la musique sans aucun instrument? Peut-on faire de la musique avec la voix seulement? Avec un sac en papier? Avec un marteau?
Habiletés et concepts : Composition, mesure ternaire (ABA), notation musicale novatrice.
Objectifs : Créer une composition avec des instruments qui n’en sont pas. Comprendre et reconnaître la mesure ternaire (ABA) en musique.
Classes visées : de la 4e à la 6e année.
Tableau blanc et marqueurs
Objets pouvant produire des sons : sacs de papier, journaux, ciseaux, poubelles, règles, élastiques, livres à couverture dure, chaussures, pièces de monnaie, perles, bocaux, seaux, boîtes de conserve, etc. (tous les objets qui se trouvent dans la classe et avec lesquels on peut produire des sons en les laissant tomber, en les poussant, en les roulant, en les froissant, en les secouant, en les faisant tournoyer, etc.)
Rouleau de papier (utiliser du papier pour affiche, blanc ou de couleur claire, d’environ 1 mètre de largeur, puis le couper en deux à l’horizontale et coller ensemble, à l’arrière, les bords des deux morceaux pour obtenir une longueur totale de 2 mètres).
Trois fiches de 5 x 7 pouces sur lesquelles seront collées les lettres A B A, découpées dans du papier de bricolage ou du papier manille.
Vidéo Miniwanka, de R. Murray Schafer, sur YouTube
Les peuples autochtones entretiennent des liens étroits avec la nature. Ils s’en inspirent, comme ils s’inspirent des liens qui unissent les êtres humains, les animaux, les saisons et le climat.
Leurs récits et leurs chants traditionnels expriment ces liens. Ces liens sont perceptibles dans la musique et les chants qui traduisent l’atmosphère et les émotions que produit la nature. Il existe des chants avec ou sans mots (psalmodies), qui créent un lien avec le monde des esprits, qui aident à prier et à célébrer, à communier les uns avec les autres et à honorer la terre.
Les instruments qui les accompagnent reflètent le rythme de la terre. Ils sont faits de matériaux naturels comme des peaux et des tendons d’animaux, du bois pour les supports des tambours, de petits cailloux et du sable pour les hochets, ainsi que des plantes et des fruits, qui fournissent teintures et couleurs.
À la différence de la musique classique occidentale, la musique autochtone traditionnelle n’utilise pas les formes comme ABA (forme ternaire). Beaucoup de chants autochtones traditionnels sont structurés plutôt en cycles, c’est-à-dire en sections qui se répètent en longues phrases psalmodiées.
R. Murray Schafer (1933-2021) était un compositeur canadien qui habitait en Ontario. Il avait un profond respect et un lien avec la nature et sortait souvent des limites de ce qu’un compositeur typique était censé composer. Il a redéfini et élargi la définition d’une composition, montrant que les compositions pouvaient être constituées de sons naturels et inhabituels.
Il était un environnementaliste qui aimait la nature et qui a souvent trouvé son inspiration dans les sons qu’elle lui offrait. L’environnement était sa toile. Les arbres, le vent, les oiseaux et les animaux étaient ses instruments et, parfois même, les compositeurs.
Au cours de cette leçon, les élèves vont apprendre certains éléments de la musique autochtone traditionnelle et voir comment les langues autochtones et la nature inspirent le compositeur canadien (non autochtone) R. Murray Schafer.
Le titre de sa composition chorale Miniwanka vient du mot nakota minnewanka, qui signifie « eau des esprits ». Il y a dans le parc national de Banff un lac appelé Minnewanka.
Vous trouverez sur YouTube plusieurs enregistrements de Miniwanka, y compris à l’adresse
https://www.youtube.com/watch?v=ViBbRM3gFnI, où la pièce, tirée de l’album A Garden of Bells, est chantée par le Vancouver Chamber Choir.
Étape 1. Amorcez la discussion en posant aux élèves les questions suivantes : Qu’est-ce que la musique? De quoi a-t-on besoin pour faire de la musique? (Notez les réponses des élèves à cette question.) La musique est-elle vraiment de la musique s’il n’y a pas d’instruments? Peut-on être compositeur si on ne sait pas jouer d’un instrument ou si on ne sait pas comment écrire une chanson? Peut-on créer et jouer de la musique sans aucun instrument?
Étape 2. Quand les idées auront été notées, faites entendre l’enregistrement du Miniwanka de R. Murray Schafer. Certains élèves auront tendance à ricaner, d’autres trouveront peut-être que l’exemple ne correspond pas à leur définition ou à leur idée de la musique. Demandez-leur s’ils retrouvent dans cet exemple les éléments qu’ils ont énumérés en réponse à la question ci-dessus.
Étape 3. Demandez aux élèves de créer une composition en groupe, à l’aide des objets « producteurs de bruit » qu’ils ont recueillis. Distribuez ces objets ou demandez aux élèves de choisir.
Étape 4. Invitez les élèves à faire, tour à tour, l’essai de l’objet qu’ils ont choisi ou reçu pour en entendre le son.
Étape 5. Discutez de la possibilité d’utiliser l’objet différemment afin de produire un son différent. Demandez aux élèves s’ils croient possible de regrouper certains objets parce qu’ils ont un son ou des qualités semblables.
Étape 6. Discutez : Qu’est-ce qu’une forme musicale? Réponse : c’est l’organisation de la musique en sections. Par exemple, la chanson Ah! vous dirai-je, maman suit la forme simple ABA, appelée forme ternaire. Invitez les élèves à déterminer avec vous comment structurer leur composition à partir de la forme ABA et des fiches préparées avec ces lettres. Demandez : Qu’y aura-t-il dans la section A? En quoi la section B sera-t-elle différente de la section A? Il peut s’agir par exemple de groupes de sons, d’ambiances, de tempos (vitesses) ou d’une dynamique (volume) différents. Invitez les élèves à décider quels « instruments » ou quels objets producteurs de bruits figureront dans chaque section. Collez les fiches A B A au bas du rouleau pour indiquer l’emplacement de chaque section.
Étape 7. Une fois ces décisions prises, écrivez au tableau la façon dont les élèves souhaitent représenter leurs sons ou groupes de sons sur papier. Quels symboles représentent le mieux leurs sons (spirales, traits ondulés plus ou moins serrés, formes en dents de scie, points, etc.)? Transcrivez les symboles choisis sur le rouleau de papier.
Étape 8. Quand tous les objets producteurs de sons et tous les groupes de sons auront été notés sur le rouleau de papier, commencez les répétitions. Chaque composition musicale commence et se termine par un silence. Qui dirigera l’orchestre? L’enseignant? Un élève? Le tempo est-il trop rapide ou trop lent? Encouragez les élèves à s’écouter les uns les autres et à surveiller à quel moment ils doivent jouer ou faire silence. Incitez-les à écouter attentivement quand ils ne jouent pas.
Étape 9. Exécutez la pièce dans sa version finale. Terminez avec une discussion sur la composition.
Discutez : D’après vous, est-ce que notre composition produit certains des résultats du remue-méninges que nous avons fait au début de l’activité? En quoi les sections A et B sont-elles différentes? Est-ce que cette forme vous a aidés à organiser l’ensemble des objets ou l’ensemble des instrumentistes pendant l’interprétation?
Qu’est-ce qui vous parle, dans la nature? Si la nature pouvait parler avec des mots, que dirait-elle? Quels sons entendez-vous dehors, dans un milieu naturel, qui diffèrent des sons que vous entendez dans un milieu urbain?
Imaginez la nature comme une chose animée (c’est-à-dire « qui est en vie »), qui nous traverse, nous entoure et s’enroule autour de nous et que nous percevons avec nos sens. Servez-vous de tous vos sens et pensez à des milieux différents : un parc, une forêt, une prairie, une montagne, une rivière, un lac, un océan. Pensez à ce que ce milieu produit comme odeurs, ce qu’il produit au toucher, ce qu’il goûte, comment vous le voyez et ce que vous entendez quand vous y êtes.
Habiletés et concepts : Poésie, création littéraire, figuralisme, réflexion personnelle, appréciation de la nature.
Objectifs : Composer une poésie visuelle avec des phrases descriptives et imagées, en intégrant les cinq sens dans le poème au terme d’une réflexion sur l’environnement. Apprendre une phrase dans une langue autochtone.
Classes visées : de la 7e à la 9e année (de la 1re à la 3e secondaire).
Le poème My Heart Soars [en anglais], à lire à voix haute à la fin de l’activité.
Enregistrement audio : R. Carlos Nakai – Extraits musicaux de l’album Earth Spirit
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Comme la mère enceinte nourrit le foetus qui grandit en elle, notre mère la terre prend soin de nous et nous donne tout ce dont nous avons besoin pour vivre : l’eau, l’air, le feu, les plantes médicinales, les fruits, les légumes, les animaux, les céréales, les noix, etc., pendant tout le temps où nous vivons dans son « sein ».
En retour, nous devons prendre soin d’elle. Nous devons la respecter et préserver ses dons, c’est-à-dire les ressources naturelles et notre vie, parce qu’elle aussi, elle doit vivre. La terre est une entité animée, qui réagit à nos gestes. Elle nous parle, tout comme nous parlent les éléments de la nature.
En langue crie, ni pîkis kwa tikwak (qui se prononce nî-pîk-skwa-ti-kwouk) signifie « ils me parlent ». Encouragez vos élèves de répéter ces mots lentement, et de manière à exprimer le sens de la phrase.
Étape 1. Écoutez avec les élèves le poème du chef Dan George intitulé My Heart Soars.
Étape 2. Posez aux élèves les questions qui suivent et discutez : Comment le chef Dan George crée-t-il une image de la nature? Qu’avez-vous vu, senti, goûté ou entendu? Quels mots ou quelles lignes ressortent du poème?
Étape 3. Rédigeons un poème! Premièrement, choisissez un milieu naturel. Fermez les yeux et imaginez que vous êtes seul, au milieu de cet endroit. Quelle est la saison? Imaginez le décor aussi clairement que vous le pouvez. Que pouvez-vous voir, sentir, entendre, ressentir et goûter? (Exemples : la douceur de l’air, le scintillement des étoiles, le murmure du vent, etc.) Notez tout ce dont vous vous souvenez ou tout ce que vous imaginez. Si vous avez besoin d’inspiration, vous pouvez chercher des scènes naturelles sur Internet.
Étape 4. Comment pourriez-vous décrire l’expérience à un public, de vive voix ou par écrit? Choisissez des mots très descriptifs. Pensez à ce que pourrait produire ce lieu que vous imaginez sur vos cinq sens. Au lieu de peindre avec des couleurs, peignez avec des mots! Faites-en un portrait visuel avec vos mots. Utilisez des noms de couleur, des mots de mouvement, d’émotions, etc. Quels sons entendez-vous? Quelles sensations éprouvez-vous? Quelles odeurs sentez-vous? Pouvez-vous intégrer le goût dans votre description?
Étape 5. Représentez le lieu que vous avez choisi à l’aide d’un diagramme à bulles. Placez ce lieu au centre et, dans les autres bulles, écrivez une description des sensations dont vous vous souvenez. Décrivez de façon imagée tout ce que vous avez ressenti. Que fait le vent quand il soulève les feuilles et les tresse habilement dans vos cheveux? Aimez-vous sentir la chaleur du soleil sur votre peau ou entendre le crissement de la neige sous vos pas? Quelle est l’odeur de l’air après la pluie?
Étape 6. Pour vous préparer à écrire, écoutez la musique autochtone jouée par le flûtiste Carlos Nakai. [Facultatif : laisser la musique jouer tout bas pendant que les élèves écrivent.]
Étape 7. Écrivez un poème en douze lignes qui décrit votre expérience dans la nature. Terminez chaque strophe de quatre lignes par les mots Ni pîkis kwa tikwak. Cette ressource contient un gabarit d’écriture imprimable pour cette activité.
Étape 8. Quand vous aurez terminé, relisez votre poème pour vous-même une dernière fois. Réfléchissez aux mots que vous avez employés en répondant aux questions suivantes :
Remarque : Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse à ces questions. Chaque personne vit une expérience unique et crée comme personne d’autre.
Étape 1. Qu’est-ce qu’une flûte amérindienne (flûte d’Amérique du Nord)? Demandez aux élèves de faire une recherche sur ce magnifique instrument traditionnel et de communiquer leurs résultats à la classe.
Étape 2. Laissez ceux qui le veulent montrer des affiches ou des photos, faire entendre des enregistrements (YouTube est une excellente source), expliquer comment le flûtiste produit le son ou raconter une légende autochtone sur cet instrument.