https://nac-cna.ca/fr/artsalive/resource/all-my-relations-rhythmic-fun-with-music-alive
Cap sur les peuples autochtones du Canada
L'auteure-compositrice et éducatrice de descendance crie-dénée, Sherryl Sewepagaham, encourage les élèves (de la 4e à la 12e année) à jouer avec les rythmes et à s’exprimer en musique. Avec cette ressource, le personnel enseignant a les outils nécessaires pour accroître la confiance des élèves et leur compréhension du rythme, du jeu d’instruments, et de la composition par des exercices structurés et de l’improvisation.
Parmi les activités proposées, les élèves doivent apprendre et jouer un ostinato à huit temps sur la chanson « Vive la musique » de Sherryl Sewepagaham, faire des improvisations vocales pour imiter les sons de la nature et écrire un rap articulant des expériences, des idées et des perspectives personnelles.
Le contenu pédagogique et historique de ce document sur les traditions des Premières Nations reflète les enseignements de divers aînés cris, instructeurs de tambour et membres de familles. Il ne saurait représenter toutes les Premières Nations ni l’ensemble des peuples autochtones du Canada. Les enseignements varient en effet d’une nation, d’une collectivité et même d’une famille à l’autre, mais ils ont des points en commun.
—Sherryl Sewepagaham
Groupes cibles: De la 4e à la 6e année
Objectif(s): Les élèves apprendront un ostinato à huit temps et le transposeront sur la voix, les percussions corporelles et les percussions à sons indéterminés, et chanteront en choeur selon une formule établie par la classe.
Matériel: Partition de la chanson « Vive la musique! »; partition des percussions vocales et corporelles; instruments de percussion à sons indéterminés: triangles/grelots, bâtons de rythme/claves, tambours à main, grand tambour/timbales avec maillets, etc.
Étape 1. Présentez aux élèves la chanson « Vive la musique! » en guise de préparation pour les activités musicales qui vont suivre.
Étape 2. Séparez la classe en quatre équipes.
A. Ostinato vocal
B. Ostinato corporel
Étape 3 (facultatif). Choisissez, au sein de chaque équipe, un ou deux élèves ayant fait montre d'un solide sens du rythme. Confiez-leur un des instruments de percussion associés à leur ligne sur la partition et faites-leur jouer les rythmes correspondants.
Attribuez à chaque élève ou paire d’élèves une ligne de l’ostinato et faites-la-leur répéter jusqu’à ce qu’ils ou elles soient en mesure de l’exécuter isolément et en simultané avec les autres.
Étape 4. En classe, déterminez quelle forme prendra la prestation finale, qui doit inclure la chanson. Prenez des notes au tableau. Exemple: Percussions corporelles – paroles – percussions à sons indéterminés – chanson – simultané.
Groupes cibles: de la 4e à la 12e année (Cégep au Québec)
Objectif: Les élèves feront un usage rythmique et mélodique de leur voix pour créer et explorer des sons naturels, environnementaux ou percutants.
Matériel: grandes fiches ou feuilles de papier ordinaires; marqueurs; tableau blanc; enregistrement de sons d'improvisations vocales
Nous naissons avec un instruments naturel à la fois mélodique et percutant : la voix. Notre voix peut produire toutes sortes de sons intéressants et loufoques avec le concours de nos lèvres, de notre bouche et de notre langue. L'effet combiné de nos lèvres, notre bouche et notre langue nous permet d'imiter toutes sortes de sons de notre environnement et de la nature. Nous pouvons bourdonner, claquer, cliqueter, fredonner ou faire pratiquement tout que nous voulons avec notre voix. Jetez un coup d'oeil aux vidéos d'artistes qui sont de véritables boîtes à rythmes humaines : ils repoussent les limites de leur voix!
Nos voix peuvent chanter, crier, hurler, rire et produire une foule d'autres sons amusants, inquiétants et intéressants. Il faut prendre soin de notre voix pour qu'elle nous reste fidèle notre vie durant.
Sons environnementaux, naturels et familiaux
Étape 1. Demandez aux élèves de produire le son d'un animal (de compagnie, sauvage ou de la ferme).
Étape 2. Demandez-leur à quoi ressemblerait ce son s'il était dessiné. Dites-leur de le dessiner.
Étape 3. Demandez aux élèves de penser au son que ferait cet animal en marchant et de dessiner ce son. Soyez créatifs! Le son peut être totalement inventé.
Étape 4. Demandez aux élèves de produire le son d'un objet métallique – scie, marteau, perceuse ou couteau – puis de dessiner ce son.
Étape 5. Demandez aux élèves de produire le son naturel de l'eau, du vent, du feu, des arbres qui oscillent, des feuilles qui bruissent, etc. et de dessiner le son de leur choix.
Étape 6. Demandez aux élèves d'imiter ou de produire le son d'un membre de leur famille. Quel son cette personne produit-elle? Faites-leur dessiner le son.
Étape 7. Demandez aux élèves de s'interroger sérieusement sur le son que fait le silence. Débattez-en en classe et tirez-en un pictogramme ou un image.
Étape 8. Observez les sons dessinés, et choisissez quelques exemples à transposer sur le tableau noir ou blanc.
Étape 9. Demandez à un élève d'agir comme chef d'orchestre en pointant les formes dessinées au tableau pendant que le reste de la classe émet les sons correspondant à chacune d'elles à l'unisson.
Étape 1. Faites placer les élèves en cercle, et formez de petites équipes de deux à quatre ou de cinq à six élèves, selon la taille de la classe.
Étape 2. Attribuez à chaque équipe une partie simple, non-vocale, en en faisant la démonstration jusqu'à ce qu'elle ait été bien assimilée et que les membres de l'équipe parviennent sans difficulté à épouser le son et le rythme que vous leur avez imprimés. Inscrivez les sons sur des fiches ou sur le tableau blanc en guise d'aide-mémoire.
Si des élèves se portent volontaires pour produire les sons de percussions, ils peuvent diriger leur propre équipe.
Exemples de motifs vocaux (reportez-vous à l'enregistrement de sons d'improvisation vocale):
Étape 3. Exécutez tous les sons en même temps, sur le même rythme, pour créer une composition amusante et originale (inspirez-vous de l'exemple). Les sons de percussions peuvent fournir le rythme « syncopé » qui servira d'armature à l'ensemble de la prestation musicale.
Les élèves créeront ensemble un « mur de son », qui empêchera le passage de tout son extérieur au cercle et à la salle. Cette activité exige une confiance mutuelle inébranlable et une concentration absolue.
Elle peut durer de cinq à dix minutes ou plus, selon l'orientation que prendra le groupe et son degré de concentration. Il est essentiel que chacun évite de perturber l'activité en cherchant à faire rire les autres, car cela briserait la concentration du groupe et l'exercice serait alors un échec (ce ne sera pas facile!).
Étape 1. Placez-vous debout en cercle, chacun faisant face aux autres. Vous pouvez fixer votre regard sur un point au sol si cela peut vous aider à vous sentir à l'aise et à maintenir votre concentration.
Étape 2. Fredonnez d'abord tous ensemble une note médiane, ni trop aiguë ni trop grave. Si vous manquez de souffle, inspirez tout doucement et réinsérez votre voix dans le collectif le plus discrètement possible.
Étape 3. Une fois que le son s'est placé et maintenu pendant quelques minutes, un ou deux volontaires peuvent commencer à modifier ou moduler légèrement les notes en montant ou en descendant. Évitez de vous suivre les uns les autres; prenez la direction qui vous convient. Le son en sera plus vivant.
Étape 4. Par gestes, invitez tous les élèves à ouvrir la bouche et à choisir une voyelle « ou », « i », « o », « é », « a » en poursuivant sur la même note.
Étape 5. D'autres volontaires infléchissent à nouveau les notes en montant ou en descendant, au choix, et changent de voyelle à leur guise. Les membres du cercle peuvent recevoir à tout moment l'instruction de chanter plus fort ou plus bas, mais ils doivent s'exécuter ensemble.
Étape 6. De nouveaux volontaires sont invités à modifier leurs voyelles et leurs sons à leur guise. Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise façon d'exécuter cet exercice – empruntez la direction que vous voulez. Ce que vous ajouterez au mur de son ne sera peut-être pas très joli ou mélodieux, mais ce n'est pas le but recherché. Soyez seulement attentifs à la fusion ou au contraste des voix.
Étape 7. À mesure que l'exercice se rapproche de son point culminant, les élèves qui souhaitent ajouter des motifs vocaux peuvent le faire un à la fois. Il s'agit d'explorer les sons, de créer et d'improviser.
Étape 8. L'enseignant peut décider, à son gré, de mettre un terme à l'improvisation de façon abrupte ou en réduisant graduellement le volume jusqu'au silence.
Groupes cibles : de la 9e à la 12e année (Sec III à Cégep au Québec)
Objectif(s) : Les élèves composeront un rap original pour exprimer leurs pensées et leurs sentiments sur un sujet choisi et en faire part à la classe.
Matériel: tambour à main; logiciel d'enregistrement et microphone (optionnel)
La musique rap serait née dans les années 1970 dans le Bronx, un quartier de New York, lorsque les auteurs ont pris l'habitude de scander leurs rimes sur fond de scratch avec des tables tournantes.
C'est une forme musicale qui découle de l'oppression, de la crise et de l'expression personnelle. Les jeunes des Premières Nations s'intéressent énormément au rap, dont la musique et les paroles témoignent de problèmes de société qui leur sont familiers : pauvreté, oppression, violence, racisme, stéréotypes raciaux et sexuels, famille, relations personnelles, autonomisation, politique et justice sociale.
Le rap ouvre aux auteurs une nouvelle approche de l'écriture chansonnière et un nouveau mode d'expression, faisant reculer les limites de la scansion, de la rime et de la forme.
Étape 1. Discutez de sujets ou de thèmes que les élèves pourraient avoir envie d'explorer. Ce peut être un épisode marquant de leur vie; un événement historique; l'identité; la justice sociale; la politique; les amis ou la famille; l'environnement; la vie à l'école; des thèmes humoristiques; les règles parentales; l'adolescence; eux-mêmes ou tout autre sujet qui les intéresse.
Encouragez les élèves à traiter leur sujet avec franchise, car c'est le meilleur moyen de faire passer leur message.
Étape 2. Un rap doit avoir un hook, un refrain accrocheur axé sur le sujet. C'est un bon point de départ. Le hook peut aussi être chanté : peut-être y a-t-il dans la classe des talents vocaux qui ne demandent qu'à s'exprimer!
Étape 3. Un rap est structuré comme suit : intro, couplet, refrain, couplet, refrain, couplet, pont, refrain, conclusion (outro). Essentiellement, un rap doit avoir un début, un milieu et une fin. Essayez de faire rimer les mots qui terminent les phrases pour faciliter le débit (le flow). Il n'est pas nécessaire que toutes les terminaisons de phrases riment parfaitement. On peut aussi utiliser des mots dont la sonorité est proche, comme « rêve » et « neige ».
Certains élèves auront peut-être besoin d'aide pour commencer à écrire leur rap. Posez-leur des questions pour les aiguiller; par exemple :
Étape 4. Une fois que le premier jet des paroles est écrit, demandez aux élèves de commencer à les prononcer à haute voix pour sentir le rythme, et pour entendre ce qui fonctionne et ce qui doit être retravaillé. Encouragez-les aussi à demander des conseils et des suggestions aux autres élèves. Laissez suffisamment de temps aux élèves pour écrire.
Étape 5. Une fois que les élèves sont satisfaits de leur texte achevé, ils peuvent commencer à mémoriser les paroles et surtout répéter, répéter et répéter! C'est ainsi que le débit (flow) se mettra en place.
Étape 6 (facultative). Cherchez un moyen d'enregistrer les raps des élèves. Il existe de nombreux logiciels gratuits : tout ce qu'il vous faut, c'est un microphone et un endroit calme qui servira de studio. Amusez-vous bien!
Étape 7. Terminez cette activité avec une discussion de groupe.
Rythmes organiques: Le rythme sur lequel repose le débit (flow) peut être produit par un tambour à main, des percussions vocales ou du beat boxing (boîte à rythmes humaine), ou en tapant dans les mains ou sur un pupitre, par exemple.
Rythmes électroniques: Il existe de nombreux sites Web conviviaux qui offrent des rythmes préprogrammés à télécharger ou à faire jouer en ligne.
Étape 1. Écoutez la musique d'artistes rap canadiens des Premières Nations (filtrez les pièces avant de les présenter à la classe, certaines sensibilités pouvant varier d'une école à l'autre):
Artistes de rap autochtones des États-Unis:
Étape 2. Terminez cette activité avec une discussion de groupe.
Groupes cibles: de la 4e à la 6e année
Objectif(s): Les élèves composeront un rap original à partager avec la classe.
Matériel: tambour à main; un ou deux rythmes préprogrammés choisis pour les élèves dans un site comme Flocabulary
La musique rap serait née dans les années 1970 dans le Bronx, un quartier de New York, lorsque les auteurs ont pris l'habitude de scander leurs rimes sur fond de scratch avec des tables tournantes. C'est une forme musicale qui permet de s'exprimer à la fois par la poésie et la musique. Les jeunes des Premières Nations écrivent souvent de la musique pour exprimer qui ils sont et les difficultés auxquelles ils sont confrontés. Le rap ouvre aux auteurs une nouvelle approche de l'écriture chansonnière et un nouveau mode d'expression, faisant reculer les limites de la scansion, de la rime et de la forme.
Étape 1. Écrire un rap, c'est comme écrire un poème. Discutez de sujets ou de thèmes que les élèves pourraient avoir envie d'explorer.
Étape 2. Ce peut être un épisode marquant de leur vie; les amis ou la famille; l'environnement; la vie à l'école; des thèmes humoristiques; les règles parentales; l'enfance; eux-mêmes ou tout autre sujet qui les intéresse.
Encouragez les élèves à traiter leur sujet avec franchise, car c'est le meilleur moyen de faire passer leur message.
Étape 3. Un rap doit avoir un hook, un refrain accrocheur axé sur le sujet. C'est un bon point de départ. Le hook peut aussi être chanté: peut-être y a-t-il dans la classe des talents vocaux qui ne demandent qu'à s'exprimer!
Étape 4. Un rap est structuré comme suit: intro, couplet, refrain, couplet, refrain, couplet, pont, refrain, conclusion (outro). Essentiellement, un rap doit avoir un début, un milieu et une fin. Nota: Les élèves qui ont du mal à en écrire aussi long peuvent opter pour une formule abrégée – couplet, refrain et couplet.
Étape 5. Essayez de faire rimer les mots qui terminent les phrases pour faciliter le débit (le flow). Il n'est pas nécessaire que toutes les terminaisons de phrases riment parfaitement. On peut aussi utiliser des mots dont la sonorité est proche, comme « rêve » et « neige ».
Certains élèves auront peut-être besoin d'aide pour commencer à écrire leur rap. Posez-leur des questions pour les aiguiller; par exemple:
Étape 6. Une fois que le premier jet des paroles est écrit, demandez aux élèves de commencer à les prononcer à haute voix pour sentir le rythme, et pour entendre ce qui fonctionne et ce qui doit être retravaillé. Encouragez-les aussi à demander des conseils et des suggestions aux autres élèves. Laissez suffisamment de temps aux élèves pour écrire.
Étape 7. Une fois que les élèves sont satisfaits de leur texte achevé, ils peuvent commencer à mémoriser les paroles et surtout répéter, répéter et répéter! C'est ainsi que le débit (flow) se mettra en place.
Étape 8 (facultative). Cherchez un moyen d'enregistrer les raps des élèves. Il existe de nombreux logiciels gratuits: tout ce qu'il vous faut, c'est un microphone et un endroit calme qui servira de studio. Amusez-vous bien!
Étape 9. Terminez cette activité avec une discussion de groupe.