≈ 2 heures · Avec entracte
Dernière mise à jour: 14 novembre 2024
Le pianiste britanno-colombien Jaeden Izik-Dzurko, lauréat en 2024 du Concours international de piano de Leeds et de l’édition piano du Concours musical international de Montréal, fera ses débuts avec l’Orchestre du CNA dans le Concerto pour piano no 2 de Brahms.
Mise à jour de Hilary Hahn : Hilary Hahn est malheureusement contrainte d’annuler toutes ses représentations prévues en novembre, notamment ses deux concerts avec l’Orchestre du CNA, la violoniste souffrant toujours d’une compression nerveuse à deux endroits. Dans le cadre de son traitement, son équipe médicale lui a déconseillé pour le moment tout effort intense et tout déplacement.
Orchestre du Centre national des Arts
John Storgårds, chef d’orchestre
Jaeden Izik-Dzurko, piano
KAIJA SAARIAHO Ciel d’hiver (10 minutes)
CARL NIELSEN Symphonie no 2, op. 16 « Les quatre temperaments » (35 minutes)
I. Allegro collerico
II. Allegro comodo e flemmatico
III. Andante malincolico
IV. Allegro sanguineo
ENTRACTE
JOHANNES BRAHMS Concerto pour piano no 2 en si bémol majeur, op. 83 (48 minutes)
I. Allegro non troppo
II. Allegro appassionato
III. Andante
IV. Allegretto grazioso
Kaija Saariaho (1952-2023) était l’une des compositrices les plus en vue de sa génération, tant dans sa Finlande natale qu’ailleurs dans le monde. Elle a étudié la composition à Helsinki, Fribourg et Paris, où elle a vécu de 1982 à sa mort. Ses études et ses recherches à l’IRCAM, le centre parisien d’expérimentation électroacoustique, ont eu une influence majeure sur sa musique, et ses luxuriantes et mystérieuses textures distinctives ont souvent été créées en associant la prestation musicale en direct à l’électronique.
Après sa pièce révolutionnaire Lichtbogen pour ensemble et instruments électroniques en 1986, Saariaho a progressivement étendu son expression musicale à une grande variété de genres, et ses pièces de chambre et sa musique chorale sont devenues des incontournables pour les ensembles instrumentaux et vocaux, respectivement. Elle a acquis une renommée internationale en composant des œuvres reprises par des orchestres du monde entier, notamment des pièces symphoniques, six concertos et cinq grands cycles de chants symphoniques. Ce sont ses travaux dans le domaine de l’opéra qui lui ont valu la plus grande reconnaissance du public et de la critique, notamment Innocence (2020), qualifié de « chef-d’œuvre » par le New York Times. Elle a reçu d’importants prix de composition, dont le prix Grawemeyer, le prix Nemmers, le prix Sonning et le prix Polar Music, et deux de ses enregistrements ont été couronnés par des prix Grammy.
La vie de Saariaho a été brusquement interrompue par une tumeur au cerveau en 2023. Son héritage musical est perpétué par un vaste réseau de personnes avec qui elle a travaillé en étroite collaboration au fil des ans, ainsi que par son éditeur Chester Music Ltd.
Ciel d’hiver est un arrangement qu’elle a réalisé en 2013 du deuxième mouvement de sa pièce orchestrale Orion, écrite à l’origine pour l’Orchestre de Cleveland en 2002. Commandée par l’association Musique Nouvelle en Liberté, l’œuvre a été créée par l’Orchestre Lamoureux sous la direction de Fayçal Karoui au Théâtre du Châtelet, à Paris, le 7 avril 2014.
En ayant recours aux mélanges inattendus et nuancés des différents timbres et effets d’un grand orchestre, Saariaho évoque la grandeur austère d’un ciel d’hiver. La pièce s’ouvre sur une toile de fond frémissante produite par la harpe, le piano et les cordes. Par-dessus, le piccolo solo joue une mélodie envoûtante basée sur un motif descendant de trois notes, repris tour à tour par le violon solo, la clarinette, le hautbois et la trompette en sourdine. Peu à peu, la toile de fond commence à se modifier, la texture s’épaississant par la superposition du motif de trois notes, joué à des vitesses variables, et de mélodies entonnées par d’autres instruments. Le tout culmine sur une série d’accords des vents et des cuivres, après quoi les énoncés du motif de trois notes déclenchent des réponses semblant jaillir de l’abîme. Une grande masse sonore gagne bientôt en énergie, animée par des sonorités qui fluctuent au cœur même de sa densité orchestrale. Plus tard, les cuivres esquissent plusieurs enchaînements de notes ascendantes qui s’empilent, comme pour grimper vers les hauteurs infinies du ciel. Un paysage sonore glacial et éthéré émerge – harpe, piano, céleste et violons dans leurs registres les plus aigus, auxquels s’ajoutent le tintement étincelant des crotales – sur lequel le violoncelle solo joue des fragments mélodiques, avant de s’éteindre dans un scintillant nuage sonore.
Notice biographique de la compositrice adaptée de saariaho.org/about (en anglais seulement); note de programme pour Ciel d’hiver par Hannah Chan-Hartley, Ph. D. (traduit de l’anglais)
I. Allegro collerico
II. Allegro comodo e flemmatico
III. Andante malincolico
IV. Allegro sanguineo
Carl Nielsen (1865-1931) est la personnalité musicale la plus célèbre du Danemark et l’un des compositeurs les plus marquants de sa génération; il a aussi œuvré comme chef d’orchestre et violoniste. Sa musique, bien qu’elle soit souvent basée sur les formes et procédés traditionnels de la musique savante occidentale, présente un style d’écriture très personnel qui ne suit ni ne se conforme à une école particulière ou aux courants dominants de son temps. Parmi ses œuvres les plus connues aujourd’hui figurent ses six symphonies, qui témoignent de son approche audacieuse et inventive du genre.
Nielsen a entamé l’écriture de sa deuxième symphonie en 1901, l’année où il a commencé à recevoir une modeste allocation de l’État pour lui permettre de composer tout en conservant son poste de violoniste à l’Orchestre du Théâtre royal de Copenhague. Il a achevé l’œuvre à la fin du mois de novembre 1902 et en a dirigé la création le 1er décembre suivant. Peu après la création de la symphonie, son ami Henrik Knudsen en a fait un arrangement pour deux pianos, que Nielson et Knudsen ont apporté à Berlin pour le jouer devant Ferruccio Busoni, le célèbre pianiste et compositeur italien. Impressionné, Busoni a ensuite programmé la symphonie dans l’une de ses « soirées orchestrales pour des œuvres nouvelles et rarement exécutées », le 5 novembre 1903; en remerciement, Nielsen lui a dédié l’œuvre. La Deuxième symphonie a d’abord reçu un accueil plutôt tiède de la critique et du public, mais dès la troisième décennie du XXe siècle, elle a gagné en popularité et est devenue, depuis, l’une des œuvres les plus appréciées du répertoire orchestral.
En 1931, Nielsen a rédigé une note de programme étoffée sur la Deuxième symphonie, dans laquelle il évoque la genèse de l’œuvre. De passage dans un pub de village en Zélande, il est tombé sur « un tableau des plus comiques » représentant les quatre tempéraments humains fondamentaux, dérivés du concept grec ancien des « humeurs » – colérique (impétueux, irascible), flegmatique (paresseux, décontracté), mélancolique et sanguin (enjoué, naïf). Il a été tellement séduit par cette image qu’il s’en est inspiré pour créer une symphonie sur le sujet, chaque mouvement brossant le « portrait » musical d’un tempérament. Il y est puissamment parvenu en utilisant des mélodies et des motifs distinctifs, ainsi que des procédés harmoniques novateurs, pour caractériser chaque type de personnalité. Il développe aussi ces éléments à travers différentes ambiances pour signifier, plus réalistement, que personne n’est uniquement d’un tempérament à l’exclusion des autres. « L’homme impétueux peut avoir ses moments de douceur, l’homme mélancolique ses moments d’impétuosité ou de gaieté, et l’homme tapageur et joyeux peut devenir un peu contemplatif, voire tout à fait sérieux – mais seulement pour un petit moment, précise-t-il. L’homme paresseux et indolent, quant à lui, ne sort que très difficilement de son état flegmatique, de sorte que ce mouvement est à la fois bref (il ne peut pas en faire plus) et uniforme dans son déroulement. »
Le premier mouvement explore toutes les facettes du tempérament colérique, de la rage impulsive à la juste indignation et à la noble passion. Après une première flambée orchestrale, le premier thème est introduit avec une furieuse énergie. Pendant un moment, la tempête s’apaise tandis que la clarinette égrène une mélodie délicate, mais celle-ci s’élève bientôt en une glorieuse éruption. Elle s’évanouit ensuite, menant à un épisode apaisé, avec un deuxième thème expressif entonné d’abord par le hautbois. Cependant, la sérénité est bientôt troublée par des « figures violemment changeantes et des saccades rythmiques » (selon Nielsen lui-même) qui s’intensifient jusqu’à une série d’accords brusques. Après une pause, le second thème revient, cette fois développé en un chant majestueux (l’aspect noble du type colérique). Dans la section de développement qui suit, amorcée par un crescendo de coups de timbales, toujours selon Nielsen, « le matériau susmentionné est travaillé, tantôt de manière sauvage et impétueuse, comme quelqu’un qui s’oublie presque, tantôt dans une humeur plus douce, comme quelqu’un qui regrette son irascibilité ». Néanmoins, le tempérament colérique ne tarde pas à se manifester à nouveau – on remarquera la reprise variée des thèmes principaux, le second atteignant cette fois un point culminant quelque peu angoissant. À partir de là, un passage dans lequel la musique s’intensifie avec insistance est exécuté par les bois et les cuivres, se combinant à des sauts agressifs aux cordes, puis se change en une furia qui s’accélère dans la coda, amenant le mouvement à sa féroce conclusion.
Contrastant de façon saisissante, le deuxième mouvement s’ouvre sur une musique placide qui dépeint sans équivoque le tempérament flegmatique. Dans sa note de programme, Nielsen imaginait un jeune homme dont « le véritable penchant était de s’allonger là où les oiseaux chantent, où les poissons se faufilent dans l’eau sans bruit, où le soleil réchauffe et où le vent caresse doucement la chevelure. […] Son expression était plutôt joyeuse, mais sans autosatisfaction, plutôt avec un soupçon de douce mélancolie qui donnait envie d’être bon pour lui », comme le suggèrent les motifs qui se balancent doucement et les phrases fluides, teintées de poignantes notes chromatiques. Plus loin, l’état d’inertie de l’homme est évoqué par des notes répétées qui semblent n’aller nulle part. Son état idyllique est brusquement perturbé par un grand coup de timbales, mais « en un instant, tout est redevenu calme ». Avec le retour de la musique d’ouverture, le jeune homme a repris son farniente et se laisse aller à la dérive sans se soucier du monde.
Le troisième mouvement dépeint une personne accablée de mélancolie. Après une descente introductive, les premiers violons entonnent le thème principal plaintif avec sa tierce ascendante caractéristique (comme une supplication, « pourquoi moi? »), qui, comme le décrit Nielsen, est « aspiré vers un puissant cri de douleur ». Le hautbois expose ensuite « un motif plaintif et gémissant » qui se développe progressivement à mesure qu’il est repris par d’autres instruments, pour atteindre un point culminant de sanglots orchestraux déchirants. Une transition combinant le motif ascendant et les gémissements débouche sur un « épisode plus calme et résigné » où les vents et les cordes alternent sur des phrases fluides. Les vents poursuivent avec un long passage imitatif, dans lequel leurs parties s’entremêlent « comme les mailles d’un filet », avant de s’interrompre, vaincus. La complainte revient avec une intensité renouvelée; les geignements qui s’ensuivent, maintenant aux violons, s’élèvent jusqu’à une explosion angoissée qui est répétée un cran plus bas, suivie d’une série d’harmonies détachées sur l’ensemble de l’orchestre. Le calme s’établit et le mouvement s’achève sur une note d’optimisme.
« Un homme qui fonce sans réfléchir en croyant que le monde entier lui appartient, que des alouettes vont lui tomber toutes rôties dans le bec sans qu’il ait rien à faire », voilà comment Nielsen caractérise le tempérament sanguin du mouvement final. Le mouvement s’amorce sur un thème robuste aux flûtes, clarinettes et violons, qui progresse joyeusement, puis s’entête avec témérité aux cuivres et aux cordes graves, tandis que les violons exécutent des passages précipités. Au cœur de cet exubérant chaos, quelque chose semble effrayer l’homme, « et il halète d’un seul coup en syncopes brutales ». Peu à peu, il se rétablit – un air joyeux avec des « geignements » chromatiques (une touche de mélancolie) est introduit par les premiers violons, d’abord timidement, puis gagne en énergie pour atteindre un point culminant d’autosatisfaction endiablée. L’ambiance initiale revient ensuite; le thème robuste se poursuit comme précédemment, mais cette fois, il semble que l’homme ait été « confronté à quelque chose de vraiment sérieux » – évoqué par les timbales grondantes qui alternent avec des accords orchestraux bruyants. Après une pause, le deuxième air réapparaît – non plus enjoué mais contemplatif, dans un tempo beaucoup plus lent – et se développe en un épisode contrapuntique pour les cordes. Bientôt, cependant, la musique s’illumine et l’orchestre se lance dans une marche entraînante – l’optimisme impudent de l’homme s’est transformé en une digne assurance – pour compléter cette vibrante image musicale des quatre tempéraments.
Note de programme par Hannah Chan-Hartley, Ph. D. (traduit de l’anglais)
I. Allegro non troppo
II. Allegro appassionato
III. Andante
IV. Allegretto grazioso
C’est après un voyage en Italie au printemps 1878 que Brahms réalisa les premières esquisses de son deuxième concerto pour piano, à sa résidence d’été de Pörtschach, dans les Alpes autrichiennes. Il rangea ses esquisses et ne les reprit que trois ans plus tard, cette fois encore après un voyage en Italie, pour achever le travail le 7 juillet 1881. Ce jour-là, il écrivit à son amie Elizabet von Herzogenberg : « J’ai composé un petit concerto pour piano- forte avec un tout petit bout de scherzo. »
Bien entendu, on retrouve là la manière réservée et humoristique qu’avait Brahms de présenter ses œuvres, car ce concerto, par sa complexité, sa gravité et son souffle épique, est une œuvre gigantesque. Il couvre une vaste gamme d’atmosphères, de l’agressivité houleuse au lyrisme exalté, en passant par la grandeur majestueuse. Il présente des difficultés techniques redoutables, mais il ne suffit pas au pianiste de les maîtriser, il faut qu’il apporte à l’interprétation une profonde maturité intellectuelle et musicale. La contribution de l’orchestre est aussi importante que celle du pianiste, et le soliste doit accepter de n’être que le premier parmi des intervenants qui sont aussi ses égaux. Il ne s’agit visiblement pas d’un concerto ordinaire. Brahms a interprété lui-même la partie soliste à l’occasion de la première exécution publique de l’œuvre à Budapest, le 9 novembre 1881, avec Alexander Erkel au pupitre.
L’entrée en matière elle-même illustre la collaboration étroite que le concerto exige du piano et de l’orchestre. Une longue ligne musicale est découpée en fragments interprétés par le cor solo, le piano solo, les instruments à vent et les cordes, puis à nouveau par le piano pour former un dialogue qui constitue une sorte de prélude à la grande exposition orchestrale qui suit. Le mouvement respecte la structure fondamentale de la forme sonate et a recours à une profusion d’idées mélodiques. Le solo de cor d’ouverture devient un point de repère familier qui sert de thème puissant à l’orchestre complet. Puis l’interlude dans le développement signale le moment de la récapitulation et sert d’introduction à la coda. Il est intéressant de noter qu’il n’y a pas de cadence. Brahms suivait peut-être consciemment l’exemple de Beethoven dans le Concerto Empereur qui présente lui aussi une longue introduction du soliste précédant l’exposition orchestrale, mais ne contient pas de cadence à la place traditionnelle, vers la fin du mouvement.
Brahms ne qualifie pas le deuxième mouvement de scherzo, même s’il en a toutes les caractéristiques. Il s’agit du mouvement « supplémentaire », et le seul des quatre qui ne soit pas en si bémol majeur. Les concertos en quatre mouvements et l’utilisation d’un scherzo sont rares dans le répertoire avant le XXe siècle. Les mesures d’ouverture présentent deux idées principales en rapide succession – un thème croissant et furieusement agressif au piano, dont est dérivé pratiquement tout le mouvement, et un deuxième sujet, une volute légère interprétée par les violons dans leur registre aigu. Le robuste passage central en ré majeur provient lui aussi du geste d’ouverture.
Dans le mouvement Andante, le solo de violoncelle, exceptionnellement long mais ravissant, est une autre caractéristique peu commune de ce concerto. On peut noter un des nombreux éléments qui assurent la cohésion de l’œuvre : les six premières notes du thème interprété par le violoncelle sont identiques à celles qu’a utilisées le cor au début du concerto, mais dans un ordre différent. Plus tard, Brahms tirera de ce thème la mélodie « Immer leiser wird mein Schlummer » (op. 105, no 2), qui raconte l’histoire d’une jeune fille mourante, et il y fera encore une allusion indirecte dans sa deuxième sonate pour violon. Le long duo pour clarinette qui précède la récapitulation est un des moments les plus magiques de toute la musique orchestrale de Brahms. Donald Francis Tovey le décrit de manière poétique comme « une succession de notes éparses semblables aux premières étoiles qui apparaissent dans le ciel au crépuscule ».
Le Rondo final est de manière générale plus joyeux et plus dansant que les mouvements précédents, mais on y retrouve également les sonorités sombres et les riches textures qui caractérisent la musique de Brahms. Il faut noter que si la musique du compositeur évoque une énorme puissance et une stature massive, son orchestre n’est pas plus grand que celui qu’utilise Beethoven dans l’ouverture de Fidelio, ou Schubert dans sa Quatrième symphonie, deux œuvres composées plus ’un demi-siècle auparavant.
Louis Biancolli fait remarquer qu’« on a dit de l’intervalle qui sépare le premier et le deuxième concertos pour piano de Brahms qu’il marque le passage du compositeur de l’adolescence à l’âge adulte. Parlons plutôt d’un passage du statut d’homme à celui de divinité. Jamais Brahms n’aura fait autant étalage de splendeurs, tout en affichant autant d’assurance. L’œuvre a l’allure d’une pièce de musique de chambre amplifiée où le piano et l’orchestre s’intègrent subtilement dans une texture lumineuse d’une logique pratiquement commandée. »
Note de programme par Robert Markow (traduit de l’anglais)
Premier chef invité de l’Orchestre du Centre national des Arts et chef d’orchestre de l’Orchestre philharmonique de la BBC et de l’Orchestre philharmonique de Turku, John Storgårds mène de front une carrière de chef d’orchestre et de violoniste virtuose, et est renommé pour ses programmes innovants et ses prestations à la fois fougueuses et raffinées. Il assure également depuis 25 ans la direction artistique de l’Orchestre de chambre de Laponie, renommé partout dans le monde pour ses prestations audacieuses et ses enregistrements primés.
Sur la scène internationale, Storgårds se produit régulièrement avec les orchestres philharmoniques de Berlin, de Munich et de Londres, l’Orchestre national de France et l’Orchestre symphonique de la radio de Vienne, de même que les principaux orchestres scandinaves, y compris l’Orchestre philharmonique d’Helsinki, dont il a été chef attitré de 2008 à 2015. Il retourne régulièrement diriger l’Orchestre de chambre de Munich où il a été partenaire artistique de 2016 à 2019. Sur les autres continents, il a été invité au podium des orchestres symphoniques de Sydney, de Melbourne, de la NHK à Tokyo et Yomiuri Nippon du Japon, ainsi que des orchestres symphoniques de Boston et de Chicago et de l’Orchestre philharmonique de New York.
La discographie primée du maestro comporte des enregistrements d’œuvres de Schumann, Mozart, Beethoven et Haydn, mais aussi des raretés de Holmboe et Vask, où on peut l’entendre comme soliste au violon. Avec l’Orchestre philharmonique de la BBC, il a gravé sous étiquette Chandos l’intégrale des symphonies de Nielsen (2015) et de Sibelius (2014), qui lui ont valu les éloges de la critique. En novembre 2019, il a publié le troisième et dernier volume des œuvres du compositeur américain d’avant-garde George Antheil. Leur dernier projet en date est l’enregistrement des symphonies tardives de Chostakovitch, notamment celui de la Symphonie no 11 paru en avril 2020. En 2023, Storgårds et l’Orchestre philharmonique de la BBC ont été en lice pour le titre d’orchestre de l’année décerné par le magazine Gramophone.
John Storgårds a étudié le violon auprès de Chaim Taub et la direction d’orchestre auprès de Jorma Panula et d’Eri Klas. Il a reçu le Prix de la musique de l’État finlandais en 2002 et le prix Pro Finlandia en 2012.
Gagnant du Concours international de piano de Leeds 2024 et de la médaille d’or dame Fanny Waterman, Jaeden Izik-Dzurko est le premier lauréat canadien d’une édition instrumentale du Concours musical international de Montréal 2024. Ses participations remarquées à divers concours majeurs ont rapidement fait de lui l’un des talents les plus créatifs et prometteurs de sa génération.
Jaeden Izik-Dzurko est connu pour la puissance communicative de son jeu, sa maturité artistique et sa maîtrise technique raffinée. Ses prestations, profondes et lumineuses, séduisent autant les auditoires et les critiques que les chefs d’orchestre.
Le jeune pianiste s’est produit dans certains des festivals et salles de spectacle les plus prestigieux au monde, notamment le Weill Recital Hall, la Vancouver Recital Society et le Festival international Cervantino au Mexique, et avec de grands orchestres comme l’Orchestre philharmonique de Calgary et l’Orchestre symphonique de Montréal. Ses prestations ont été diffusées sur les ondes de CBC (In Concert), de WQXR (Young Artists Showcase) et d’American Public Media (Performance Today), ainsi que sur la plateforme medici.tv.
Cette saison, on le retrouvera aux côtés des orchestres symphoniques d’Edmonton, de Bilbao et de Tenerife, l’Orchestre philharmonique d’Oxford, l’Orchestre symphonique royal de Séville et l’Orchestre de la ville de Grenade. Il se produira au Festival international Chopin à Duszniki-Zdrój, au Krannert Center for the Performing Arts dans l’Illinois, et à la Fondation Louis Vuitton.
Jaeden Izik-Dzurko a remporté plusieurs prix prestigieux, notamment le premier prix, le Prix du public Canon et le Prix de musique de chambre à la 20e édition du Concours international de piano de Santander Paloma-O’Shea, et le premier prix en 2022 au Concours international de musique Maria-Canals et au Concours international de piano de Hilton Head. En mars 2024, il a reçu une bourse de la Fondation Borletti-Buitoni.
Fervent interprète des œuvres musicales canadiennes, il a remporté le Prix de la meilleure interprétation de l’œuvre canadienne imposée au Concours musical international de Montréal et a enregistré le concerto pour piano, The romantic, d’Ernst Schneider avec l’Orchestre symphonique de l’Okanagan, paru sur l’album Canadian Soundscapes. Plus récemment, il a donné la première mondiale de Somnis Radiants (Radiant Dreams, 2022) de la compositrice espagnole Elisenda Fábregas au Festival de piano de la Ruhr.
Originaire de Salmon Arm, en Colombie-Britannique, Jaeden Izik-Dzurko est titulaire d’un baccalauréat en musique de l’École Juilliard, où il a étudié auprès de Yoheved Kaplinsky, et d’une maîtrise en musique de l’Université de la Colombie-Britannique, sous la direction de Corey Hamm. Ancien étudiant de Ian Parker, il étudie actuellement avec Jacob Leuschner à l’Université de musique de Detmold et avec Benedetto Lupo à l’Académie nationale Sainte-Cécile, à Rome.
L’Orchestre du Centre national des Arts (CNA) du Canada est reconnu pour la passion et la clarté de son jeu, ses programmes d’apprentissage et de médiation culturelle visionnaires et son soutien indéfectible à la créativité canadienne. Situé à Ottawa, la capitale nationale, il est devenu depuis sa fondation en 1969 l’un des ensembles les plus encensés et les plus dynamiques du pays. Sous la gouverne du directeur musical Alexander Shelley, l’Orchestre du CNA reflète le tissu social et les valeurs du Canada, nouant des liens avec des communautés de tout le pays grâce à sa programmation inclusive, ses récits puissants et ses partenariats innovants.
Alexander Shelley a façonné la vision artistique de l’Orchestre depuis qu’il en a pris les rênes en 2015, poursuivant sur la lancée de son prédécesseur, Pinchas Zukerman, qui a dirigé l’ensemble pendant 16 saisons. Le maestro Shelley jouit par ailleurs d’une belle renommée qui s’étend bien au-delà des murs du CNA, étant également premier chef d’orchestre associé de l’Orchestre philharmonique royal au Royaume-Uni ainsi que directeur artistique et musical d’Artis—Naples et de l’Orchestre philharmonique de Naples aux États-Unis. Au CNA, Alexander Shelley est épaulé dans son rôle de leader par le premier chef invité John Storgårds et par le premier chef des concerts jeunesse Daniel Bartholomew-Poyser. En 2024, l’Orchestre a ouvert un nouveau chapitre avec la nomination d’Henry Kennedy au nouveau poste de chef d’orchestre en résidence.
Au fil des ans, l’Orchestre a noué de nombreux partenariats avec des artistes de renom comme James Ehnes, Angela Hewitt, Renée Fleming, Hilary Hahn, Jeremy Dutcher, Jan Lisiecki, Ray Chen et Yeol Eum Son, assoyant ainsi sa réputation d’incontournable pour les talents du monde entier. L’ensemble se distingue à l’échelle internationale par son approche accessible, inclusive et collaborative, misant sur le langage universel de la musique pour communiquer des émotions profondes et nous faire vivre des expériences communes qui nous rapprochent.
Depuis sa fondation en 1969, l’Orchestre du CNA fait la part belle aux tournées nationales et internationales. Il a joué dans toutes les provinces et tous les territoires du Canada et a reçu de nombreuses invitations pour se produire à l’étranger. Avec ces tournées, l’ensemble braque les projecteurs sur les artistes et les compositeurs et compositrices du Canada, faisant retentir leur musique sur les scènes de l’Amérique du Nord, du Royaume-Uni, de l’Europe et de l’Asie.
Premiers violons
Yosuke Kawasaki (violon solo)
Jessica Linnebach (violon solo associée)
Noémi Racine Gaudreault (assistante violon solo)
Jeremy Mastrangelo
Marjolaine Lambert
Jeffrey Dyrda
Carissa Klopoushak
Manuela Milani
*Renée London
*Heather Schnarr
*Oleg Chelpanov
*John Corban
*Erica Miller
*Sarah Williams
Seconds violons
Emily Kruspe (solo)
Emily Westell
Frédéric Moisan
Leah Roseman
Jessy Kim
Mark Friedman
Edvard Skerjanc
**Winston Webber
Karoly Sziladi
*Andrea Armijo Fortin
*Martine Dubé
*Sara Mastrangelo
*Veronica Thomas
Altos
Jethro Marks (solo)
David Marks (solo associé)
David Goldblatt (assistant solo)
David Thies-Thompson
Paul Casey
**Tovin Allers
*Sonya Probst
*Pamela Fay
*Brenna Hardy-Kavanagh
Violoncelles
Rachel Mercer (solo)
Julia MacLaine (assistante solo)
Leah Wyber
Timothy McCoy
Marc-André Riberdy
*Desiree Abbey
*Karen Kang
*Thaddeus Morden
Contrebasses
Sam Loeck (solo)
Max Cardilli (assistant solo)
Vincent Gendron
**Marjolaine Fournier
*Paul Mach
*Doug Ohashi
*Elan Simon
Flûtes
Joanna G’froerer (solo)
Stephanie Morin
*Dakota Martin
Hautbois
Charles Hamann (solo)
Anna Petersen
*Melissa Scott
Cor anglais
Anna Petersen
Clarinettes
Kimball Sykes (solo)
Sean Rice
Bassons
Darren Hicks (solo)
Vincent Parizeau
Cors
*Patty Evans (solo invitée)
Julie Fauteux (solo associée)
Lauren Anker
Louis-Pierre Bergeron
*Olivier Brisson
*Micajah Sturgess
Trompettes
Karen Donnelly (solo)
Steven van Gulik
*Michael Fedyshyn
*Amy Horvey
Trombones
*Jose Milton Vieira (solo invité)
*Nate Fanning
Trombone basse
Zachary Bond
Tuba
Chris Lee (solo)
Timbales
*Michael Kemp (solo invité)
Percussions
Jonathan Wade
Andrew Johnson
Harpe
*Angela Schwarzkopf (solo invitée)
Piano
*Olga Gross
*Frédéric Lacroix
Musicothécaire principale
Nancy Elbeck
Musicothécaire adjoint
Corey Rempel
Cheffe du personnel
Meiko Lydall
Cheffe adjointe du personnel
Ruth Rodriguez Rivera
Coordonnatrice du personnel de l’Orchestre
Laurie Shannon
* Instrumentistes surnuméraires
** En congé
La Fondation du Centre national des Arts remercie le Groupe Mark Motors, voiture officielle de l’Orchestre du CNA, et Earle O’Born et Janice O’Born, C.M., O.Ont.
Alliance internationale des employés de scène et de théâtre