≈ 2 heures · Avec entracte
I. Andante sostenuto – Moderato con anima
II. Andante in modo di canzona
III. Scherzo: Pizzicato ostinato
IV. Finale : Allegro con fuoco
Tchaïkovsky compose sa quatrième symphonie en 1877, durant une période charnière de sa vie. Il esquisse les mouvements en mai et en juin, mais son travail est interrompu par son mariage désastreux à Antonina Milioukova. Le compositeur, qui est homosexuel, souffre alors d’une dépression nerveuse. Il réussit ultimement à s’en sortir, sans doute grâce à l’aide de Nadejda von Meck, une veuve richissime et une admiratrice de la musique de Tchaïkovsky. Elle commence à lui verser une allocation annuelle, ce qui permet au compositeur de se consacrer entièrement à la musique, à l’abri des préoccupations financières. C’est grâce à cet arrangement que Tchaïkovsky termine sa Symphonie no 4 en janvier 1878.
L’œuvre suit un cheminement émotionnel, qui s’apparente au passage de l’ombre à la lumière ou au triomphe face au conflit, un peu comme la Symphonie no 5 de Beethoven. En effet, Tchaïkovsky écrit, dans une lettre adressée au compositeur Sergueï Taneïev, que sa quatrième symphonie est incontestablement inspirée de la Symphonie en do mineur de Beethoven. Elle s’ouvre par une fanfare funeste de cuivres (« une force du destin », comme Tchaïkovsky explique à sa mécène), qui devient un leitmotiv de l’œuvre. Dans le premier mouvement, en particulier, elle revient de manière spectaculaire à des moments charnières : tendez l’oreille pour entendre son intrusion brutale, au moment où la musique semble devenir plus optimiste et triompher de son angoisse. Le deuxième mouvement commence, résigné devant ce qui l’a précédé : une mélodie mélancolique initialement entonnée par le hautbois. Mais tout n’est pas perdu, puisqu’un nouveau thème optimiste dans la section du milieu se mue en une effusion orchestrale passionnée.
Le Scherzo, joué entièrement par les cordes, offre un répit ludique. Il encadre un Trio central, une danse élégante pour bois qui devient maladroitement rapide avant d’être interrompue de manière humoristique par les cuivres qui entonnent le thème du Scherzo comme une marche. La finale commence par un fracas produit par l’orchestre tout entier (y compris les cymbales et la grosse caisse!); s’en suit un sifflement coulant, puis une mélodie naïve, mais sombre, inspirée de la chanson traditionnelle russe Dans le champ, le bouleau se dressait. Alternant avec des retours au premier thème, la chanson folklorique est amplifiée dans des épisodes étendus, dont le deuxième adopte la forme de la fanfare menaçante du premier mouvement. Cette fois-ci, toutefois, elle ne constitue plus une menace, et la symphonie se dirige, sans entrave, vers sa fougueuse apothéose.
Notes de programme rédigées par Hannah Chan-Hartley, Ph. D.
Née en Nouvelle-Zélande, Gemma New est conseillère artistique et première cheffe d’orchestre de l’Orchestre symphonique de Nouvelle-Zélande ainsi que directrice musicale de l’Orchestre philharmonique d’Hamilton, au Canada. Elle a remporté le prestigieux prix Sir Georg Solti de la direction d’orchestre en 2021.
À l’été 2023, elle a fait ses débuts aux BBC Proms avec l’Orchestre symphonique écossais de la BBC ainsi qu’au Festival Mostly Mozart du Lincoln Center, et s’est produite au Hollywood Bowl avec l’Orchestre philharmonique de Los Angeles. Elle a aussi fait diverses apparitions dans des festivals, dont le Festival de musique de Grant Park, à Chicago, le Festival de La Chaise-Dieu avec l’Orchestre national de Lyon et l’Opera Theatre de Saint-Louis, où elle a dirigé une production de Susannah.
Lors de la saison 2023–2024, elle s’est produite pour la première fois dans le cadre des séries de concerts sur abonnement de l’Orchestre philharmonique de Londres, de l’Orchestre symphonique de Chicago, de l’Orchestre philharmonique de Los Angeles, de l’Orchestre symphonique de Vancouver et de l’Orchestre National de France. En Amérique du Nord, elle a aussi retrouvé les orchestres symphoniques d’Atlanta, de Seattle et de Montréal. Toujours très populaire en Europe, elle a fait ses débuts avec le Bamberger Symphoniker en plus de diriger l’Orchestre symphonique de Malmö, l’Orchestre symphonique de Barcelone et national de la Catalogne, l’Orchestre national d’Espagne, l’Orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie, l’Orchestre National Bordeaux Aquitaine et l’Orchestre de l’État de Hanovre.
Gemma New a été première cheffe invitée de l’Orchestre symphonique de Dallas, cheffe d’orchestre en résidence de l’Orchestre symphonique de Saint-Louis et cheffe d’orchestre associée de l’Orchestre symphonique du New Jersey. Ancienne titulaire de la bourse Dudamel en direction d’orchestre de l’Orchestre philharmonique de Los Angeles et boursière en direction d’orchestre du Centre de musique Tanglewood, elle a obtenu un prix d’aide à la carrière de la Fondation Solti des États-Unis en 2017, 2019 et 2020, avant de recevoir le prix Sir Georg Solti de la direction d’orchestre en 2021.
Les interprétations visionnaires et les talents de compositrice exceptionnels de Gabriela Montero lui ont valu les éloges de la critique et un public dévoué sur la scène internationale. Anthony Tommasini écrivait dans le New York Times que « son interprétation a tout ce qu’il faut : une rythmique éclatante et grandiose, des nuances subtiles, une puissance d’acier… un lyrisme émouvant… une expressivité sans fleur bleue. »
Pour la saison 2023-2024. Gabriela Montero joue son propre concerto « Latin » lors d’une longue tournée aux États-Unis avec l’Orquesta Sinfónica de Minería de Mexico et Carlos Miguel Prieto, ainsi qu’avec le New World Symphony, l’Orchestre symphonique national de la radio polonaise, l’Orchestre symphonique d’Anvers et l’Orchestre du CNA, avec lequel elle poursuit jusqu’en 2025 son partenariat créatif fécond.
Célébrée pour son talent exceptionnel et son don de l’improvisation, Gabriela Montero s’est produite avec plusieurs des grands orchestres du monde entier, dont l’Orchestre philharmonique de New York, l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, l’Academy of St Martin in the Fields et l’Orchestre symphonique Yomiuri du Japon. Diplômée et compositrice associée de la Royal Academy of Music à Londres, récitaliste et musicienne de chambre, elle a donné des concerts dans de hauts lieux dont le Wigmore Hall, Carnegie Hall, le Vienna Konzerthaus, l’Opéra de Sydney et la Salle de concert nationale de Taipei.
Cette artiste de studio à succès primée a récemment fait paraître un album sous Orchid Classics, où l’on trouve son propre Concerto pour piano no 1 (le concerto « Latin ») ainsi que le Concerto pour piano en sol majeur de Ravel, enregistrés en compagnie de l’Orchestre des Amériques à Frutillar, au Chili. Sa première composition officielle, Ex Patria, était un poème tonal illustrant et dénonçant la descente du Venezuela dans le chaos, la corruption et la violence.
Lauréate du quatrième Prix international Beethoven, Gabriela Montero est une grande défenseuse des droits de la personne dont la voix s’élève bien au-delà des salles de concert. Elle a aussi reçu le Prix Rockefeller 2012 pour sa contribution aux arts et a joué lors de l’investiture de Barack Obama en 2008.
Depuis sa création en 1969, l’Orchestre du Centre national des Arts (CNA) reçoit des éloges pour la passion et la clarté de ses interprétations, pour ses programmes éducatifs novateurs et pour son apport à l’expression de la créativité canadienne. Sous la conduite inspirée du directeur musical Alexander Shelley, l’Orchestre du Centre national des Arts est le reflet de la diversité des paysages, des valeurs et des communautés du Canada, et est reconnu pour sa programmation audacieuse, ses contenus narratifs marquants, son excellence artistique et ses partenariats innovants.
Alexander Shelley a amorcé son mandat à la direction musicale de l’Orchestre du CNA en 2015, succédant à Pinchas Zukerman, qui a été aux commandes de l’ensemble pendant 16 saisons. Premier chef associé du Royal Philharmonic Orchestra, Shelley a été le premier chef de l’Orchestre symphonique de Nuremberg de 2009 à 2017. Demandé partout dans le monde, il a dirigé entre autres la Philharmonie de Rotterdam, DSO Berlin, le Leipzig Gewandhaus et la Philharmonie de Stockholm, et il maintient des liens avec la Deutsche Kammerphilharmonie et l’Orchestre national des jeunes d’Allemagne.
Chaque saison, l’Orchestre du CNA met en vedette des artistes de réputation internationale, tels que notre artiste en résidence James Ehnes, Angela Hewitt, Joshua Bell, Xian Zhang, Gabriela Montero, Stewart Goodyear, Jan Lisiecki et le premier chef invité John Storgårds. L’ensemble se distingue à l’échelle du monde pour son approche accessible, inclusive et collaborative. Par le langage universel de la musique et des expériences musicales communes, il communique des émotions profondes et nous rapproche les uns des autres.
Alliance internationale des employés de scène et de théâtre