Dernière mise à jour: 4 décembre 2020
Bonn, le 16 décembre 1770
Vienne, le 26 mars 1827
L’unique apport de Beethoven au répertoire des concertos pour violon s’est révélé un monument. Non seulement son concerto est-il plus long et plus complexe que toutes les œuvres antérieures de ce genre, mais en plus, par sa pensée et son ampleur symphoniques, il éclipse tous ses prédécesseurs. Ce concerto de Beethoven continue d’être considéré comme le roi des concertos, quel que soit l’instrument soliste, et le seul à rivaliser avec lui au panthéon des concertos pour violon est celui de Brahms (lui aussi en ré majeur).
Beethoven a composé son concerto à la fin de l’année 1806, à l’époque où il écrivait ou achevait d’autres chefs-d’œuvre, comme la Symphonie no 4, le Concerto pour piano no 4, les trois quatuors « Razoumovsky », la première révision de Fidelio et les 32 Variations pour piano en do mineur. Comme cela était courant à l’époque, Beethoven avait en tête un soliste précis, le virtuose Franz Clement (1780–1842), lorsqu’il a composé ce concerto. Selon tous les témoignages, Clement était l’un des musiciens les plus doués de Vienne, possédant une mémoire musicale comparable à celle de Mozart. Il avait commencé sa brillante carrière alors qu’il était encore tout jeune, se produisant à l’Opéra impérial de Vienne et sous la direction de Haydn à Londres. Devenu adulte, il fut premier violon solo et chef d’orchestre à l’Opéra de Vienne. Beethoven avait écrit cette œuvre à la demande de Clement, qui avait l’intention de l’interpréter au concert-bénéfice qu’il donnait le 23 décembre 1806 au Theater an der Wien. Le lyrisme profond de ce concerto, la délicatesse de ses phrases et sa poésie reflètent les qualités d’instrumentiste de Clement, qui, selon les commentaires de ses contemporains, se caractérisaient par une intonation parfaite, un contrôle souple de l’archet, une expression gracieuse et tendre, et une délicatesse, une précision et une élégance indescriptibles.
Le concerto démarre sur cinq battements doux des timbales. Ces notes égales et répétées deviennent l’un des grands motifs unificateurs du mouvement, repris dans de nombreux contextes et atmosphères. La tension intérieure de ce mouvement est renforcée par le contraste entre ces cinq battements et le gracieux lyrisme des mélodies. Il est à noter que les deux thèmes principaux sont introduits chaque fois par un groupe de bois et sont tous deux constitués exclusivement de motifs de la gamme de ré majeur, dans un esprit lyrique et tranquille d’une beauté sublime.
Le Larghetto, passage semblable à un hymne, est l’un des mouvements lents les plus admirables de Beethoven. À proprement parler, il ne se passe pas grand-chose dans ce mouvement, qui offre une atmosphère de paix profonde, de contemplation et d’introspection tandis que les trois thèmes, tous en sol majeur, s’entrelacent dans une série de variations de forme libre.
Une brève cadence mène directement à l’exubérant finale – un rondo caractérisé par un thème principal récurrent et mémorable, de nombreux embellissements dans la partition du cor évoquant la chasse, et d’innombrables touches d’humour.
Traduit d’après Robert Markow
James Ehnes est l’un des musiciens les plus recherchés sur la scène internationale. Possédant une rare combinaison de virtuosité époustouflante, de lyrisme serein et de musicalité à toute épreuve, il se produit régulièrement dans les plus grandes salles de concert de la planète.
Parmi ses collaborations récentes, on peut citer : l’Orchestre du Royal Concertgebouw, l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich, l’Orchestre philharmonique de Londres, l’Orchestre symphonique de la NHK, l’Orchestre symphonique de Boston et celui de Chicago ainsi que l’Orchestre de Cleveland. Pour la saison 2024–2025, James Ehnes est artiste en résidence avec l’Orchestre symphonique de Melbourne et fait une tournée en Asie, dans le cadre de laquelle il jouera l’intégrale des sonates de Beethoven au Kioi Hall de Tokyo et se produira avec l’Orchestre philharmonique de Hong Kong et l’Orchestre symphonique de Singapour.
En plus de ses concerts, il jongle avec un programme chargé de récitals. Il donne régulièrement des concerts au Wigmore Hall (notamment le cycle complet des sonates de Beethoven en 2019–2020 et l’intégrale des œuvres pour violon ou alto de Brahms et Schumann en 2021–2022), au Carnegie Hall, au Symphony Center de Chicago, au Concertgebouw d’Amsterdam, au Festival Ravinia, à Montreux, au Verbier Festival, au Festival de musique de Dresde et au Festival de Pâques à Aix. Chambriste passionné, il est aussi violon solo du Quatuor Ehnes et directeur artistique de la Seattle Chamber Music Society.
James Ehnes a remporté de nombreux prix pour sa riche discographie, dont deux prix GRAMMY, trois prix Gramophone et douze prix JUNO. En 2021, il a reçu le prestigieux titre d’artiste de l’année aux Gramophone Awards, en remerciement pour ses récentes contributions à l’industrie du disque, dont le lancement en juin 2020 d’une série de récitals en ligne, « Recitals from Home », pour pallier la fermeture des salles de spectacle pendant la pandémie de COVID-19. C’est dans ce cadre domestique, équipé de matériel de pointe, qu’il a enregistré les six Sonates et partitas de Bach et les six Sonates d’Ysaÿe, publiant six épisodes en deux mois. Ces enregistrements sont acclamés par la critique et le public du monde entier, Le Devoir qualifiant même cette initiative de « symbole absolu de cette évolution [vers la diffusion en continu] ».
James Ehnes se met au violon à l’âge de cinq ans. À neuf ans, il devient le protégé de Francis Chaplin et, à treize, il fait ses débuts avec l’Orchestre symphonique de Montréal. Il poursuit sa formation auprès de Sally Thomas à la Meadowmount School of Music, puis à Juilliard, dont il sort en 1997 avec le Prix Peter-Mennin en reconnaissance de ses réalisations exceptionnelles et de son leadership en musique. Décoré de l’Ordre du Canada et de l’Ordre du Manitoba, il est membre de la Société royale du Canada et membre honoraire de la Royal Academy of Music, où il est également professeur invité. Depuis l’été 2024, il enseigne le violon à la Jacobs School of Music de l’Université de l’Indiana.
James Ehnes joue sur un Stradivarius « Marsick » de 1715.
L’Orchestre du Centre national des Arts (CNA) du Canada est reconnu pour la passion et la clarté de son jeu, ses programmes d’apprentissage et de médiation culturelle visionnaires et son soutien indéfectible à la créativité canadienne. Situé à Ottawa, la capitale nationale, il est devenu depuis sa fondation en 1969 l’un des ensembles les plus encensés et les plus dynamiques du pays. Sous la gouverne du directeur musical Alexander Shelley, l’Orchestre du CNA reflète le tissu social et les valeurs du Canada, nouant des liens avec des communautés de tout le pays grâce à sa programmation inclusive, ses récits puissants et ses partenariats innovants.
Alexander Shelley a façonné la vision artistique de l’Orchestre depuis qu’il en a pris les rênes en 2015, poursuivant sur la lancée de son prédécesseur, Pinchas Zukerman, qui a dirigé l’ensemble pendant 16 saisons. Le maestro Shelley jouit par ailleurs d’une belle renommée qui s’étend bien au-delà des murs du CNA, étant également premier chef d’orchestre associé de l’Orchestre philharmonique royal au Royaume-Uni ainsi que directeur artistique et musical d’Artis—Naples et de l’Orchestre philharmonique de Naples aux États-Unis. Au CNA, Alexander Shelley est épaulé dans son rôle de leader par le premier chef invité John Storgårds, un maestro et violoniste de renommée internationale qui a dirigé certains des plus grands ensembles du monde, et par le premier chef des concerts jeunesse Daniel Bartholomew-Poyser, connu pour ses programmes communautaires audacieux et mobilisateurs. En 2024, l’Orchestre a ouvert un nouveau chapitre avec la nomination d’Henry Kennedy au nouveau poste de chef d’orchestre en résidence.
Au fil des ans, l’Orchestre a noué de nombreux partenariats avec des artistes de renom comme James Ehnes, Angela Hewitt, Renée Fleming, Hilary Hahn, Jeremy Dutcher, Jan Lisiecki, Ray Chen et Yeol Eum Son, assoyant ainsi sa réputation d’incontournable pour les talents du monde entier. L’ensemble se distingue à l’échelle internationale par son approche accessible, inclusive et collaborative, misant sur le langage universel de la musique pour communiquer des émotions profondes et nous faire vivre des expériences communes qui nous rapprochent.
Depuis sa fondation en 1969, l’Orchestre du CNA fait la part belle aux tournées nationales et internationales. Il a joué dans toutes les provinces et tous les territoires du Canada et a reçu de nombreuses invitations pour se produire à l’étranger. Avec ces tournées, l’ensemble braque les projecteurs sur les artistes et les compositeurs et compositrices du Canada, faisant retentir leur musique sur les scènes de l’Amérique du Nord, du Royaume-Uni, de l’Europe et de l’Asie.
L’Orchestre du CNA possède une riche discographie qui comprend notamment plus de 80 œuvres de commande, dont :
Par ses initiatives d’éducation et de médiation culturelle, l’Orchestre du CNA cherche à créer des programmes inclusifs et accessibles pour les publics de la région de la capitale nationale et de tout le Canada. Pour ce faire, il propose des spectacles pour toute la famille, le programme Cercle musical, dont les ateliers sont conçus pour les personnes ayant un trouble du spectre de l’autisme, et des concerts adaptés aux sensibilités sensorielles. L’Orchestre propose en outre une programmation riche pour les élèves, les pédagogues et les publics curieux de tous les âges, dont des matinées scolaires, des répétitions publiques, des ateliers de musique et des ressources en ligne, veillant ainsi à ce que l’éducation artistique et le contact avec la musique demeurent une priorité pour les jeunes publics et pour toute la communauté. Enfin, le Programme de mentorat annuel de l’Orchestre rassemble 50 instrumentistes en début de carrière provenant des quatre coins du monde pour une expérience de perfectionnement de trois semaines aux côtés d’un orchestre de calibre mondial. Avec ces initiatives, l’Orchestre du CNA continue de créer des liens puissants avec divers publics, faisant de la musique une expérience commune et inclusive.
Décrit comme « un communicateur né, sur scène comme dans la vie » (The Telegraph), Alexander Shelley se produit sur six continents avec les plus grands ensembles et solistes de la planète.
Reconnu pour sa technique de direction « impeccable » (Yorkshire Post) et pour « la précision, la distinction et la beauté de sa gestique […] quelque chose que l’on n’a plus vraiment vu depuis Lorin Maazel » (Le Devoir), le maestro est aussi célébré pour la clarté et l’intégrité de ses interprétations et pour la créativité et l’audace de sa programmation. Il a à ce jour dirigé plus de 40 premières mondiales d’envergure, des cycles acclamés des symphonies de Beethoven, de Schumann et de Brahms, des opéras, des ballets et des productions multimédias novatrices.
Il est depuis 2015 directeur musical de l’Orchestre du Centre national des Arts du Canada et premier chef associé de l’Orchestre philharmonique royal de Londres. En avril 2023, il a été nommé directeur artistique et musical d’Artis—Naples en Floride, prenant ainsi les rênes artistiques de l’Orchestre philharmonique de Naples et de tous les volets de cette organisation multidisciplinaire. La saison 2024–2025 est sa première à ce poste.
Alexander Shelley se produira également cette saison avec l’Orchestre symphonique de la Ville de Birmingham, l’Orchestre symphonique du Colorado, l’Orchestre philharmonique de Varsovie, l’Orchestre symphonique de Seattle, le Chicago Civic Orchestra et l’Orchestre symphonique national d’Irlande. Il est régulièrement invité par les plus grands orchestres d’Europe, d’Amérique, d’Asie et d’Australasie, dont l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, le Konzerthausorchester Berlin, l’Orchestre de la Suisse Romande, les orchestres philharmoniques d’Helsinki, de Hong Kong, du Luxembourg, de Malaisie, d’Oslo, de Rotterdam et de Stockholm et les orchestres symphoniques de Sao Paulo, de Houston, de Seattle, de Baltimore, d’Indianapolis, de Montréal, de Toronto, de Munich, de Singapour, de Melbourne, de Sydney et de Nouvelle-Zélande.
Alexander Shelley a succédé à Pinchas Zukerman à titre de directeur musical de l’Orchestre du Centre national des Arts du Canada en septembre 2015, devenant le plus jeune chef à occuper ce poste dans l’histoire de l’ensemble. Ce dernier a depuis été qualifié de « transformé », « passionné », « ambitieux » et « déchaîné » (Ottawa Citizen) et classé parmi les plus audacieux en Amérique du Nord pour sa programmation (Maclean’s). Le maestro a mené ses troupes dans des tournées d’envergure au Canada, en Europe et au Carnegie Hall, où il a dirigé la première de la Symphonie no 13 de Philip Glass.
À la tête de l’Orchestre du CNA, Alexander Shelley a commandé des œuvres révolutionnaires, dont Réflexions sur la vie et RENCONTR3S, et fait paraître plusieurs albums finalistes aux prix JUNO. En réaction à la pandémie et aux questions de justice sociale qui dominent notre époque, il a lancé les séries vidéo L’OCNA en direct et INCONDITIONNEL.
En août 2017 se concluait le mandat du maestro Shelley à la direction de l’Orchestre symphonique de Nuremberg, période décrite comme un âge d’or par la critique et le public.
Sur la scène lyrique, Alexander Shelley a dirigé La veuve joyeuse et le Roméo et Juliette de Gounod (Opéral royal danois), La bohème (Opera Lyra / Centre national des Arts), Louis Riel (Compagnie d’opéra canadienne / Centre national des Arts), Iolanta (Deutsche Kammerphilharmonie de Brême), Così fan tutte (Opéra Orchestre National Montpellier), Les noces de Figaro (Opera North), Tosca (Innsbruck) ainsi que Les noces de Figaro et Don Giovanni en version semi-scénique au CNA.
Lauréat du prix ECHO et du Deutsche Grunderpreis, le chef s’est vu décerner en avril 2023 la Croix fédérale du Mérite par le président allemand Frank-Walter Steinmeier en reconnaissance de ses services à la musique et à la culture.
À titre de fondateur et directeur artistique de la Schumann Camerata et de sa série avant-gardiste 440Hz à Düsseldorf et de directeur artistique du projet Zukunftslabor de la Deutsche Kammerphilharmonie de Brême, ainsi que par ses nombreuses tournées à la tête de l’Orchestre national des jeunes d’Allemagne, il cherche constamment à inspirer les futures générations d’instrumentistes et d’adeptes de musique classique.
Alexander Shelley fait régulièrement des présentations instructives et passionnées sur ses programmes avant et après les concerts. Il participe aussi à de nombreuses entrevues et produit des balados sur le rôle de la musique classique dans la société. Seulement à Nuremberg, il a accueilli en neuf ans plus d’un demi-million de personnes aux concerts annuels du Klassik Open Air, le plus grand événement de musique classique d’Europe.
Né à Londres en octobre 1979 et fils de célèbres pianistes concertistes, Alexander Shelley a étudié le violoncelle et la direction d’orchestre en Allemagne. Il s’est d’abord signalé en remportant à l’unanimité le premier prix au Concours de direction d’orchestre de Leeds en 2005. La critique l’a décrit comme « le jeune chef d’orchestre le plus passionnant et le plus doué à avoir récolté ce prix hautement prestigieux ».
Le poste de directeur musical bénéficie du soutien d’Elinor Gill Ratcliffe, C.M., O.N.L., LL.D. (hc).
Alliance internationale des employés de scène et de théâtre